Séisme en Asie du Sud-Est : l'acheminement des secours en Birmanie est rendu difficile par les dégâts et la situation politique du pays
Deux jours après le séisme, le dernier bilan fait état de 1 600 morts en Birmanie et 17 morts en Thaïlande, premier pays à envoyer des renforts de secouristes dans le pays voisin.
Plus de 1 600 personnes ont perdu la vie en Birmanie dans le puissant séisme de magnitude 7,7 qui a frappé la région vendredi. Le chef de la junte au pouvoir a donc appelé à l'aide internationale qui arrive au compte-goutte. À Bangkok, en Thaïlande, le bilan s'est alourdi à 17 morts, ont annoncé les autorités de la capitale thaïlandaise, 83 personnes restent portées disparues. Une cinquantaine de secouristes thaïlandais ont décollé dimanche 30 mars pour aider la Birmanie.
La Thaïlande est l'un des premiers pays à pouvoir dépêcher des équipes sur place, avec l'Inde et la Chine. Il faut dire que, selon plusieurs sources, les aides étrangères vers la Birmanie sont étroitement contrôlées par la junte au pouvoir qui n'a pas pour habitude de faire appel à l'aide internationale. Cela complique l'accès notamment dans la région la plus touchée : Mandalay, la deuxième ville du pays où, selon plusieurs sources, le personnel de l'hôpital est "totalement débordé". Avec 300 lits disponibles habituellement, les soignants ne sont pas en capacité de gérer un tel afflux de blessés.
Mandalay est loin d'être la seule ville touchée. De très nombreux territoires ont été sinistrés, un média indépendant birman indique qu'au centre du pays, à 250 km de Mandalay, dans de nombreux villages, plus des trois quarts des habitations ont été totalement détruites. Des petites villes et des villages sont ainsi presque rayés de la carte.
Difficile accès aux zones sinistrées
S'ajoute à cela, selon l'ONU, une grave pénurie de fournitures médicales. Il manque des kits de traumatologie, des poches de sang, des médicaments, des produits anesthésiques, les routes également sont en très mauvais état et, rien que pour accéder à toutes ces régions, l'accès est compliqué puisque l'aéroport de Mandalay a été touché. Les secours peuvent donc arriver par Rangoun, la plus grande ville du pays, ou par la capitale Naypyidaw, l'aéroport le plus proche du sinistre.
Ce séisme prend place, par ailleurs, dans le contexte d'un pays ravagé par quatre ans de guerre civile : 3,5 millions de personnes ont été déplacées et, selon l'ONU, la famine menaçait 15 millions d'habitants avant même le séisme. L'un des groupes rebelles, les Forces de défense populaire, a décrété un cessez-le-feu partiel pour faciliter les opérations de secours. Ce groupe entend collaborer avec l'ONU et les ONG pour assurer la sécurité dans les zones qu'il contrôle, de quoi rassurer les secouristes qui vont devoir travailler dans des conditions sanitaires et humanitaires catastrophiques.
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