: Reportage "Nous n’avons pas d’eau, ni d’électricité" : plus de dix jours après le séisme en Birmanie, les rescapés de Sagaing sont livrés à eux-mêmes
Douze jours après le séisme qui a ravagé la Birmanie, les militaires au pouvoir laissent passer l'aide humanitaire au compte-goutte. À une vingtaine de kilomètres de Mandalay, la ville de Sagaing a été détruite à 80% et pourtant les habitants y sont confrontés au manque d'aide.
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Des rangées de maisons détruites sur des kilomètres, la ville de Sagaing, qui abritait beaucoup de combattants anti-junte, est à terre. Les habitants campent devant leurs maisons effondrées comme un juriste birman. Sa magnifique demeure n'est plus qu'un tas de ruines. Mais il est vivant ainsi que sa femme et sa fille. "Tout le quartier est à terre, explique-t-il. Il n'y a plus de canalisations, plus de système électrique. On dort tous dehors, le soir on peut crier à son voisin : 'Eh, tu dors ?'"
Selon un dernier bilan, le puissant séisme qui a frappé le 28 mars en Birmanie a fait près de 3 600 morts. En centre-ville, de longues files d'attente se forment pour les rares distributions d'aide alimentaire. Mais même ici, tout est rationné.
Une fille est venue avec sa mère et son frère, ils n'ont rien mangé pendant trois jours. "J’ai reçu du riz, de l’huile de friture, des haricots secs, et du sel, énumère-t-elle, mais nous sommes un foyer de trois personnes, et il fallait être au moins quatre pour avoir droit aux biscuits vitaminés donc non je n'en ai pas eu mais ça va."
"Nous n’avons pas d’eau ni d’électricité"
Les besoins sont pourtant immenses. Aucun magasin n'est ouvert en ville. Le tremblement de terre est arrivé à un moment où la Birmanie souffrait déjà d'une crise alimentaire car fuyant le conflit, les agriculteurs ne produisent plus assez pour nourrir les villes. La situation s'est donc aggravée.
"Nous n’avons pas d’eau ni d’électricité, c’est le plus urgent, explique un Birman. Ensuite à Sagaing nous avons besoin de financements. Il faut que l’aide arrive plus vite, il faut parler de nous pour les villes mais aussi pour tous les camps de réfugiés. Nous avons vraiment besoin d’aide."
Les organisations humanitaires internationales ont bien du mal à opérer sur place malgré l'aide d'ONG locales. La junte ne permet toujours pas l'accès aux populations sinistrées dans les zones tenues par les groupes rebelles.
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