Crise climatique : Ursula von der Leyen annonce une "flexibilité" pour que les constructeurs automobiles évitent les amendes CO2 en 2025
Pour donner plus de temps aux constructeurs, la présidente de l'exécutif européen a promis un amendement au règlement sur les normes de CO2 avant la fin du mois, pour étaler les obligations sur trois ans.
La Commission européenne fait un geste à destination de l'industrie automobile. A l'issue d'une deuxième réunion de concertation avec des dirigeants de la filière, Ursula von der Leyen a annoncé lundi 3 mars la mise en place d'un mécanisme de flexibilité permettant aux constructeurs qui ne respectent pas leurs objectifs de réduction des émissions de CO2 d'échapper à une amende.
Ce mécanisme, qui doit encore être approuvé par le Parlement européen et le Conseil, consistera à prendre en compte les émissions des véhicules sur trois ans, soit de 2025 à 2027, et non sur un an. Un délai qui "signifie plus de flexibilité pour l'industrie" même si "les objectifs restent les mêmes", a mis en avant la présidente de la Commission européenne.
Selon Eurostat, les transports sont le secteur qui émet le plus de gaz à effet de serre au sein de l'UE devant l'industrie. Les constructeurs automobiles sont donc sommés de respecter une moyenne annuelle d'émissions de CO2 par voiture vendue en Europe. Pour la première fois en 2025, le non-respect de ces objectifs devait donner lieu à des amendes, vivement dénoncées par plusieurs pays de l'UE, dont la France.
Un "cadeau" au secteur auto ?
Or, les constructeurs européens, à la traîne face à la concurrence chinoise, demandent à Bruxelles des allégements réglementaires. L'Union européenne doit ainsi présenter mercredi un plan d'action pour aider le secteur automobile.
"Nous devons écouter les voix qui demandent plus de pragmatisme en ces temps difficiles."
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européennecitée par l'AFP
Mais pour les ONG environnementales, ces aménagements risquent de retarder les efforts des constructeurs, alors que l'UE s'est engagé à cesser la vente des véhicules thermiques en 2035. Pour l'une d'entre elles, Transport & Environment, cette proposition constitue ainsi "un cadeau sans précédent à l'industrie automobile européenne". "Si cette mesure est mise en place, elle retardera l'augmentation de la production de véhicules électriques en Europe et réduira la pression sur l'industrie pour déployer des modèles électriques moins chers en 2025", a-t-elle estimé dans un communiqué.
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