Les trains de nuit sont-ils le futur du transport ?

Mode de transport à faible impact environnemental, le train de nuit opère son grand retour depuis quelques années. Mais est-il vraiment si avantageux ?

Article rédigé par Pauline Vallée
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Mode de transport à faible impact environnemental, le train de nuit opère son grand retour depuis quelques années. Mais est-il vraiment si avantageux ? (Laura Geiger et Paulin Viguier)
Mode de transport à faible impact environnemental, le train de nuit opère son grand retour depuis quelques années. Mais est-il vraiment si avantageux ? (Laura Geiger et Paulin Viguier)

Cet article a été publié une première fois en 2023 par le média Nowu, spécialisé en écologie.

Très courant au XXe siècle, le train de nuit a progressivement disparu avec la démocratisation du voyage en avion, avant de revenir progressivement sur le devant de la scène depuis la fin des années 2010.

La France compte aujourd’hui plusieurs lignes nationales, comme le Paris-Albi ou le Paris-Nice, et transnationales, à l'image du Paris-Vienne, ou du Paris-Berlin relancé en décembre 2023. À l’inverse, une autre ligne de la compagnie Nightjet devait relier Zurich à Barcelone en passant par Lyon d'ici fin 2024, et a été annulée.

Ces projets sont portés par plusieurs entreprises européennes, dont la Deutsche Bahn, les Chemins de fer fédéraux autrichiens, la SNCF et les Chemins de fer fédéraux suisses. En France, ce retour du train de nuit n’est "pas un feu de paille, mais une vraie ambition" selon le ministre des Transports Clément Beaune, qui a promis 10 nouvelles lignes d'ici 2030.

Les avantages du train de nuit

L'intérêt principal du train de nuit réside dans son impact environnemental très réduit. À distance équivalente, le train émet beaucoup moins de gaz à effet de serre que d’autres moyens de transport : 3,4 kg de CO2 par personne pour un Paris-Nice, contre 180 kg par personne pour le même trajet en voiture et 86,3 kg par personne en avion, selon le calculateur de l'Ademe.

Pour les voyageurs pas pressés et flexibles sur leurs dates de voyage, c’est aussi un bon moyen de voyager à petit prix : le train de nuit aller entre Paris et Lourdes est accessible dès 19€ par exemple. D'autant que d'autres économies viennent s'ajouter, rappelle Iwan Le Clec’h, membre du collectif Oui au train de nuit : "Prendre le train de nuit, c’est économiser une nuit d’hôtel, la navette entre le centre-ville et l’aéroport…"

La carte des futures lignes de nuit partagée en 2021 par l'ancien ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, faisait craindre la création d'un réseau ultra-centralisé autour de Paris. Mais le retour des lignes de nuit serait l’occasion de relancer des liaisons transverses, comme le trajet Quimper-Lyon (qui a existé puis s’est arrêté en 2010), selon Iwan Le Clec’h : "Le train de nuit est un outil de renouveau du territoire. Il peut potentiellement desservir n’importe quelle commune, même petite, il suffit d’avoir une gare, là où le TGV et l’avion vont plutôt favoriser les grosses villes."

Les freins au train de nuit

Le principal obstacle au développement des lignes de nuit est la question de la disponibilité des voies. "La nuit, sur le réseau ferroviaire, il y a des travaux et des trains de fret qui circulent", explique la SNCF.

Le manque de matériel est un autre problème. Les vieilles voitures Corail sont en cours de rénovation pour se transformer en voiture-couchette, mais "il va falloir aller plus loin pour avoir un parc suffisant", insiste Iwan Le Clec’h. "Plusieurs centaines de nouvelles voitures seraient nécessaires."

Le développement de la multimodalité, avec la possibilité de transporter son vélo ou de le louer directement en gare, fait aussi partie de ses axes d'amélioration.

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