: En images Crise climatique : le blanchissement des coraux touche plus de huit récifs sur 10 dans le monde
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Conséquence du réchauffement climatique, un nouvel épisode mondial de blanchissement s'étend depuis deux ans à travers les océans Atlantique, Pacifique et Indien. L'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique le documente.
L'épisode massif de blanchissement des coraux en cours depuis deux ans dans les océans Atlantique, Pacifique et Indien, ne cesse de battre des records. "Entre le 1er janvier 2023 et le 20 avril 2025, un stress thermique synonyme de blanchissement a touché 83,7% des récifs de la planète", a alerté lundi 21 avril l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (Noaa).
Cet épisode est le quatrième observé depuis 1998. Il est aussi le plus important : lors du précédent épisode mondial, survenu entre 2014 et 2017, 68,2% de la surface mondiale des récifs coralliens avait été touchée. Retour en images sur une catastrophe climatique en 50 nuances de blanc.
La température des océans du globe se maintient depuis 2023 à des niveaux inédits. Et pour cause, les océans ont absorbé depuis 1970 "plus de 90% de l'excès de chaleur du système climatique" provoqué par les gaz à effet de serre émis par l'homme, selon le Giec. Le rythme de réchauffement des océans a presque doublé depuis 2005, notait en septembre l'observatoire européen Copernicus. Et l'année 2024 a été la plus chaude jamais mesurée sur les continents comme à la surface des océans.
Or, quand la température de l'eau devient trop élevée, le corail expulse ses zooxanthelles, des algues qui vivent en symbiose avec lui et lui donnent ses nutriments et sa couleur vive.
Ces canicules marines peuvent rapidement provoquer le blanchissement de coraux, comme à Mayotte. Les dégâts causés par le cyclone Chido sur l'archipel, en décembre, n'ont fait "que s'ajouter aux effets dévastateurs de la vague de chaleur marine de 2024", écrivait en janvier l'Institut de recherche pour le développement, rappelant qu'en avril "un blanchissement massif des coraux avait déjà entraîné un taux élevé de mortalité corallienne".
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"La chaleur de l'océan a littéralement cuit les coraux cette année", a déclaré en mars à l'AFP l'océanologue australienne Kate Quigley, de l'ONG Minderoo Foundation. Cette année, un niveau de blanchissement maximal a été recensé sur plus de 80% des coraux du récif de Ningaloo, au large de la côte ouest de l'Australie. Or, contrairement à la Grande Barrière de corail à l'est, qui a connu cinq épisodes de blanchiment de masse ces dernières années, ce récif avait jusqu'alors été relativement épargné ces dernières années.
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Selon le groupe d'experts de l'ONU sur le changement climatique, le Giec, 70 à 90% des coraux pourraient disparaître sur une planète 1,5°C plus chaude qu'à l'ère préindustrielle, soit le climat attendu par les scientifiques au début des années 2030, et 99% d'entre eux sont menacés par un réchauffement climatique de 2°C, limite fixée par l'Accord de Paris.
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Or, environ un milliard de personnes dans le monde vivent à moins de 100 km de ces récifs et bénéficient, au moins indirectement, de leur présence. Ces "superorganismes" abritent une faune immense, font vivre des millions de pêcheurs, attirent une forte activité touristique, mais protègent aussi les littoraux des dégâts des tempêtes en servant de brise-lames.
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C'est pourquoi les experts appellent avant tout à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre : "Le lien entre les émissions de combustibles fossiles et la mortalité des coraux est direct et indéniable", a déclaré à l'AFP Alex Sen Gupta, de l'université de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Il faut s'attaquer aux causes du mal, même si "des mesures locales telles que la réduction de la pollution, la gestion du tourisme et le contrôle des épidémies de parasites peuvent contribuer à renforcer la résilience", a-t-il plaidé.
Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C . Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.
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