: Infographies Climat : deux graphiques pour prendre la mesure de la sécheresse qui frappe l'Ouest américain
Sous l'effet du réchauffement climatique, l'ouest des Etats-Unis est frappé ces dernières années par une sécheresse extrême, qui menace l'irrigation et la production d'électricité.
Un sol chaud comme une "plaque électrique"*, des réservoirs d'eau au plus bas, des incendies à répétition. L'ouest des Etats-Unis, de l'Utah à la Californie en passant par l'Arizona, l'Oregon ou le Nevada, est frappé ces dernières années par une sécheresse exceptionnelle, "l'une des périodes les plus sèches des 1 200 dernières années" selon une fonctionnaire du ministère de l'Intérieur interrogée début mai par la Chambre des représentants, faute de précipitations suffisantes.
Une conséquence directe du réchauffement climatique, provoqué par le mode de vie des pays riches (alimentation, transports). "Il est clair que ce que nous vivons actuellement n'est pas naturel. C'est sans aucun doute le résultat des activités humaines, via les émissions de gaz à effet de serre", analysait en juin dans The Guardian* la climatologue Kathleen Johnson.
Franceinfo vous propose deux graphiques pour prendre la mesure de cette catastrophe, qui menace l'approvisionnement en eau et en énergie de villes comme Las Vegas.
Pour 65% de l'Ouest américain, une sécheresse extrême ou exceptionnelle
La sécheresse est surveillée de près par les autorités, qui mettent régulièrement à jour une carte de la situation. Au 20 juillet, 65,42% de l'ouest du pays* (les Etats du Montana, de l'Idaho, de Washington, de Californie, du Nevada, de l'Utah, de l'Arizona et du Nouveau-Mexique) étaient soumis à une sécheresse extrême (37,39%) ou exceptionnelle (28,03%). Cette sécheresse des sols facilite la propagation des incendies, avec déjà 4 673 départs de feux signalés en Californie* entre le début de l'année et le 28 juillet.
Le lac Mead à son plus bas niveau historique
Cette sécheresse affecte également le Colorado, un fleuve essentiel pour les 40 millions de personnes qui vivent dans son bassin. Le fleuve est si exploité qu'il ne parvient pas toujours à rejoindre la mer de Cortez, dans le golfe de Californie. Comme l'explique le géographe David Blanchon à Libération, les eaux sont soigneusement réparties entre les différents Etats américains et le Mexique, selon un accord signé en 1922. "Ceux du 'haut bassin' – Colorado, Utah, Wyoming et Nouveau-Mexique – ont environ 45% du débit, autant que ceux du 'bas bassin' – Californie, Arizona et Nevada – et le Mexique ayant 10%", explique-t-il, en ajoutant qu'"il y a des différences entre Etats : la Californie, par exemple, a 21%, l'Arizona 17% et le Nevada, seulement 2% car il était très peu peuplé au moment de la répartition".
Cette belle organisation est en train de voler en éclats avec la raréfaction de la ressource. En 2019, un accord a été signé pour modifier le partage de l'eau en cas de sécheresse, avec comme point de référence le niveau du lac Mead. Ce lac artificiel, créé dans les années 1930 par la construction du barrage Hoover sur le fleuve Colorado, alimente en électricité et en eau Las Vegas, la Californie, le Nevada et l'Arizona. En baisse continue* depuis les années 2000, il a atteint son plus bas historique le 23 juillet, avec 325 mètres, soit environ 34% de la capacité du réservoir*. Un chiffre qui fait chuter la production d'électricité (déjà -25% en juin selon CNN*) et menace l'irrigation. Lors de la prochaine réunion du Bureau de réclamation, l'organisme qui gère les ressources en eau dans le pays, prévue en août, le niveau 1 de pénurie d'eau dans le bassin inférieur du Colorado devrait être décrété pour l'année 2022, précise la chaîne américaine. Les Etats riverains du fleuve devront alors prendre des mesures pour économiser l'eau.
* Tous les liens marqués d'un astérisque mènent vers des contenus en anglais.
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