L'Europe a connu son mois de mars le plus chaud jamais mesuré, selon l'observatoire Copernicus

Au niveau mondial, mars 2025 se classe comme le deuxième plus chaud, derrière mars 2024, prolongeant une série ininterrompue de records ou quasi-records des températures depuis juillet 2023.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des passants se protègent du soleil à Barcelone, en Espagne, le 31 juillet 2024. (LORENA SOPENA / ANADOLU / AFP)
Des passants se protègent du soleil à Barcelone, en Espagne, le 31 juillet 2024. (LORENA SOPENA / ANADOLU / AFP)

Les températures mondiales se sont maintenues à des niveaux historiquement élevés en mars, poursuivant près de deux ans de chaleur extraordinaire sur la planète, selon le bulletin mensuel de l'observatoire Copernicus publié mardi 8 avril. Ces données se trouvent dans la fourchette haute des prévisions scientifiques sur le réchauffement climatique. En Europe, le mois de mars a été de loin le plus chaud jamais enregistré.

Sur le Vieux Continent, celui qui se réchauffe le plus vite, cette anomalie exceptionnelle a épargné le mois dernier la péninsule ibérique et le sud de la France. Et elle s'est accompagnée de précipitations extrêmes, voire record, dans certaines régions, comme en Espagne et au Portugal, tandis que d'autres vivaient un mois historiquement sec comme aux Pays-Bas ou dans le nord de l'Allemagne.

Dans le reste du monde, des études du réseau scientifique de référence World Weather Attribution (WWA) ont conclu que le changement climatique avait intensifié une vague de chaleur intense dans toute l'Asie centrale et favorisé les précipitations à l'origine d'inondations meurtrières en Argentine.

Au moins 1,5°C plus chauds que la moyenne

Au niveau mondial, mars 2025 se classe comme le deuxième plus chaud, derrière mars 2024, prolongeant une série ininterrompue de records ou quasi-records des températures depuis juillet 2023. Depuis lors, à une exception près, tous les mois ont été au moins 1,5°C plus chauds que la moyenne de l'ère préindustrielle, mettant les scientifiques au défi d'expliquer cette longue série hors normes.

"Le fait que [mars 2025 soit] encore 1,6°C au-dessus de l'ère préindustrielle est vraiment impressionnant", estime Friederike Otto, climatologue de l'Imperial College de Londres.

"Nous voilà fermement pris dans l'étau du changement climatique causé par l'humanité."

Friederike Otto, climatologue

à l'AFP

"On reste sur des températures extrêmement élevées", constate aussi Robert Vautard, coprésident du groupe de travail sur la climatologie du Giec, les experts mandatés par l'ONU. "C'est une situation exceptionnelle", assure-t-il à l'AFP, "car normalement les températures redescendent franchement après deux années El Niño", un phénomène naturel qui pousse temporairement à la hausse les températures mondiales et dont le dernier épisode remonte à 2023-2024.

Mars 2025, avec 14,06°C en moyenne, est ainsi seulement 0,08°C plus froid que le record de mars 2024 et à peine plus chaud qu'en 2016, selon Copernicus. Sauf que ces deux extrêmes précédents avaient été observés lors d'un fort épisode d'El Niño tandis que 2025 flirte avec La Niña, la phase inverse du cycle, synonyme d'influence rafraîchissante. Néanmoins, "l'augmentation des températures reste dans la partie haute des projections mais pas en dehors", souligne le haut-responsable du Giec.

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