Méthanisation : les concentrations de polluants comme l'ammoniac restent faibles, mais de fortes odeurs peuvent subsister pour les riverains, selon une étude
Le bureau d'études Osmanthe, avec l'aide d'Atmo France, a réalisé cette étude en partenariat avec six associations agréées de surveillance de la qualité de l'air.
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Les concentrations de deux polluants, comme l'ammoniac et l'hydrogène sulfuré, restent faibles pour les habitations à proximité des méthaniseurs, relève dimanche 7 septembre une étude menée sur près de 12 unités de méthanisation représentatives de la filière en France, a appris France Inter en avant-première. Les méthaniseurs sont des unités de production de gaz vert à partir de déchets agricoles.
L'étude a été menée par le bureau d'études Osmanthe, coordonnée par Atmo France et réalisée en partenariat avec six associations agréées de surveillance de la qualité de l'air. Les campagnes de mesures, "menées en 2022 et 2023, montrent que les concentrations d’ammoniac (NH₃) et d’hydrogène sulfuré (H₂S) restent très largement inférieures aux valeurs de référence sanitaires, aussi bien en limite de propriété [des unités de méthanisation] qu’au niveau des premières habitations voisines", précise cette étude.
Le recours à des "Nez"
L'étude a également porté sur les odeurs, un des freins au développement des méthaniseurs en France, autour desquels planent souvent des effluves d'œuf et de poisson pourris. Une "analyse olfactive basée sur la méthode du 'langage des Nez'" a mis "en évidence des zones ponctuellement odorantes, principalement situées à proximité immédiate des installations (moins de 230 mètres), avec une atténuation rapide au-delà", explique l'étude. "Les odeurs les plus marquées sont liées aux phénomènes de fermentation, en particulier au niveau des stockages d’intrants solides" (fumier par exemple).
Des experts sont allés sur le terrain autour des sites, explique Charlotte Lepitre porte-parole d'Atmo-France. "On a, en interne, ce qu'on appelle des 'Nez', ce sont des personnes qui comme pour les parfums, sont formées pour reconnaître les odeurs, leur intensité, avec la même méthode, ce qui permet d'avoir des résultats et des données comparables", détaille-t-elle.
"Globalement, au-delà de 230 mètres, on observe une baisse assez importante des odeurs, ça ne veut pas dire qu'il n'y en a plus, ça veut dire que ça baisse."
Charlotte Lepitre, porte-parole d'Atmo-Franceà franceinfo
Les résultats sur les polluants et les odeurs sont donc globalement rassurants mais ils varient d'une unité à l'autre, il y a donc "des marges d'amélioration". Ce programme de recherches, intitulé Aqametha, a été lancé en 2020. "Ces études mettent du temps à aboutir et aujourd'hui on n'a pas mal d'unités de méthanisation qui ont des intrants issus des déchets ménagers, de stations d'épuration, de gestion de boues, elles sont beaucoup plus odorantes", reconnaît Charlotte Lepitre.
"On va donc regarder cela dans une autre étude. On va aussi regarder l'odeur liée aux épandages des déchets issus des méthaniseurs", pour voir "si on respecte la réglementation" et vérifier "qu'il n'y a pas d'habitations trop proches". Il y a des disparités autour d'un méthaniseur notamment en Dordogne où les "renifleurs" ont trouvé une odeur de moyenne intensité jusqu'à 600 mètres. L'étude formule des recommandations pour les diminuer, comme une meilleure gestion des stocks ou encore la couverture des fosses.
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