Prix de l'électricité : avec la nouvelle régulation du nucléaire, "les consommateurs paieront en moyenne 19% de plus", alerte l'UFC-Que Choisir

Cette nouvelle régulation doit entrer en vigueur au 1er janvier 2026 et définit "un nouveau mode de calcul des tarifs, basé sur les prix élevés et instables des marchés de gros", explique l'association de défense des consommateurs dans un communiqué.

Article rédigé par franceinfo
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Une facture d'électricité. Image d'illustration. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)
Une facture d'électricité. Image d'illustration. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

"Nos calculs sont clairs : jusqu'à 250 euros supplémentaires par an pour un foyer moyen", alerte mardi 25 février, l'UFC-Que Choisir, à propos de l'impact de la nouvelle régulation du nucléaire à venir sur le prix de l'électricité. "Les consommateurs paieront en moyenne 19% de plus ", poursuit l'Union fédérale des consommateurs dans son communiqué. Selon l'association, un ménage moyen abonné au tarif réglementé d'EDF payerait alors environ 1 600 euros au lieu de 1 374 euros sur l'année.

Cette nouvelle régulation doit entrer en vigueur au 1er janvier 2026 et définit "un nouveau mode de calcul des tarifs, basé sur les prix élevés et instables des marchés de gros", écrit l'UFC-Que Choisir. Selon l'association, le nouveau dispositif qui doit succéder l'an prochain à l'Arenh, l'accès régulé à l’électricité nucléaire historique, privilégie l’intérêt des producteurs, et particulièrement d’EDF, au détriment des consommateurs.

Une redistribution prévue mais limitée

Sur son site, la Commission de régulation de l'énergie explique que l'accord prévoit "le reversement aux consommateurs des revenus issus du parc nucléaire d'EDF, en cas de prix élevés sur le marché de gros". "En réalité, la redistribution aux ménages d'une partie des profits d'EDF sera très limitée", déplore l'UFC-Que Choisir, qui assure que seule une "petite fraction de la consommation des ménages sera concernée" et que la taxation des bénéfices d'EDF restera "insuffisante pour compenser la flambée des prix".

"Sans changement de cap, cette réforme entraînera inévitablement une hausse brutale des factures pour des millions de foyers", affirme encore l'association de consommateurs, qui appelle à prendre des mesures. "Les calculs récents font apparaître une certaine stabilité", assure au contraire le ministère de l'Énergie.

Le nouveau système défendu par les fournisseurs d'électricité

Les fournisseurs que franceinfo a contactés jugent les estimations de l'UFC-Que Choisir "fantaisistes". Selon eux, le nouveau système protégera plutôt les consommateurs, alors même que l'Arenh "n'a pas empêché la flambée des tarifs en 2022 après le début de la guerre en Ukraine". Bercy va même plus loin : "Si nous adoptions la même comparaison que l’UFC, pour l’année 2023 (en période de crise donc), l’approvisionnement aurait dans ce cas été moins coûteux avec le dispositif post-Arenh qu’avec la méthode actuelle. Ainsi relaté, le dispositif post-Arenh serait donc plus protecteur en cas de crise !"

De son côté, l'UFC-Que Choisir "exige une taxation renforcée des profits d'EDF", peut-on lire à la fin du communiqué, "et un reversement intégral aux consommateurs du produit de cette taxation". Bercy rétorque que le revenu de la "rente nucléaire" sera bien intégralement reversé aux consommateurs. "L'UFC semble méconnaître qu’il s’agit déjà de ce que prévoit la loi de finances pour 2025", souligne le ministère.

L'Union fédérale des consommateurs ajoute à ces demandes, "la mise en place d'une commission indépendante intégrant les associations de consommateurs, pour repenser en profondeur la régulation du marché de l'électricité" et la création d'un "service public de l'électricité garantissant un prix reflétant les coûts réels du nucléaire et de l'hydroélectricité, et non dicté par les fluctuations des marchés".

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