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Total en Ouganda : des ONG font pression pour faire capoter un mégaprojet pétrolier

La multinationale TotalEnergies va investir dix milliards de dollars pour exploiter le pétrole ougandais. Un désastre environnemental et humain dénoncent plusieurs organisations écologistes.

Julie Pietri

Radio France

Publié le 10/02/2022 13:32

Temps de lecture : 2min

Une station Total en Ouganda. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Le groupe français TotalEnergies a annoncé début février avoir conclu un accord d'investissement de 10 milliards de dollars dans lun mégaprojet controversé d'exploitation et d'exportation du pétrole ougandais. Depuis, des ONG mettent la pression sur les banques et assureurs pour qu’ils ne soutiennent pas le projet du groupe, qui annonce des résultats records. Une vingtaine auraient déjà pris leurs distances. Les ONG soulignent que l'exploitation du pétrole, une énergie fossile, est dévastatrice pour la biodiversité locale, le climat en général et pour les populations menacées d’expropriation.

"Les banques ont une réputation à protéger"

Maintenant que le projet est lancé, Juliette Renaud, responsable de campagne pour les Amis de la Terre en France, scrute particulièrement les financeurs : "C'est assez inédit, c'est une première brèche qui se créé entre les grandes banques françaises et leur client préféré, Total. Crédit Agricole, Société générale et BNP Paribas se sont engagées à ne pas financer."

"Nous ne ferons aucun commentaire", répondent les trois banques qui ne confirment rien, donc. Contrairement à l’assureur AXA qui confirme bien que "ce projet de Total", n’est pas compatible avec ses "engagements climatiques".

Bénéfices de @TotalEnergies pour 2021, les compensations versées aux personnes affectées par les projets de Total en Ouganda et Tanzanie, qui sont sous estimées par rapport aux critères d'une compensation juste selon les standards internationaux sur les droits humains. #OOTT pic.twitter.com/bjFIG2B9gd
— Les Amis de la Terre FR (@amisdelaterre) February 10, 2022

"Les banques ont une réputation à protéger, et ce projet-là présente des risques extrêmement élevés, analyse Ryan Brightwell, membre de BankTrack, une ONG, basée aux Pays Bas. Ils mettent l’argent des consommateurs, votre argent, mon argent, dans ces projets. Cela va être intéressant de voir ce qui va se passer, si Total est réellement capable de trouver des banques assez peu scrupuleuses pour financer ce projet."

"Notre montage financier se poursuit", répond simplement TotalEnergies. Des discussions détaillées sont en cours avec un groupe de banques internationales qui ont exprimé leur intérêt.