Ce que l'on sait de l'avalanche dans le Mercantour, la plus meurtrière de l'hiver
Quatre skieurs sont morts vendredi, à Entraunes (Alpes-Maritimes), à quelque 2 000 m d'altitude.
Quatre skieurs de randonnée sont morts vendredi 2 mars, emportés par une avalanche, à Entraunes, dans le Mercantour (Alpes-Maritimes). Le drame s'est joué à quelque 2 000 m d'altitude, hors de tout domaine skiable, alors que le risque d'avalanche était très élevé. Voici ce que l'on sait de cette avalanche, la plus meurtrière de l'hiver en France.
Où s'est produit l'accident ?
L'accident s'est produit, vendredi en fin de matinée, à Entraunes, à 130 km au nord de Nice, aux portes du parc national du Mercantour. Les skieurs évoluaient en pleine nature, près du col de la Cayolle situé à 2 326 m d'altitude.
Qui sont les victimes ?
Quatre des cinq randonneurs à ski sont morts dans l'avalanche. Les deux hommes du groupe et deux des skieuses ont été tués. La cinquième skieuse du groupe a été blessée et aussitôt médicalisée. Tous étaient Français et séjournaient dans la région. Âgés de 40 à 66 ans, ils venaient de Paris, des Yvelines, de l'Eure et d'Ille-et-Vilain, précise Nice-Matin. Selon le procureur de la République de Nice, les skieurs étaient "apparemment expérimentés".
"Ils étaient équipés du matériel qui a permis de les retrouver", a dit le magistrat, cité par France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les randonneurs étaient accompagnés d'un guide de haute montagne, "expérimenté" qui "connaissait le massif". Ce dernier, sain et sauf et âgé d'une soixantaine d'années, a été placé en garde à vue vendredi pour les besoins de l'enquête, puis remis en liberté au bout de 24 heures, samedi, selon le parquet.
Que s'est-il passé ?
Les skieurs ont été pris dans le déclenchement d'une double avalanche alors qu'ils étaient engagés dans une pente dans un fond de vallée, a précisé le procureur. Le guide de haute montagne a fait des "déclarations très précises et circonstanciées" sur le drame lors de ses auditions en garde à vue, a rapporté le magistrat.
Le guide explique qu'au moment d'aborder un vallon, sur le secteur d'Estenc, près du col de la Cayolle, il serait parti un peu en avant pour tester et regarder s'il y avait un risque particulier. Et alors qu'il était un peu éloigné, une première avalanche a balayé ses clients restés derrière.
Le temps qu'il se retourne pour revenir sur ses pas, une seconde coulée de neige s'est déclenchée et l'a enseveli à son tour. Selon ses dires, il aurait mis 45 minutes à se dégager avant de pouvoir porter secours à ses clients, réussissant à sauver l'une des skieuses, légèrement blessée, mais ne pouvant que constater le décès des autres randonneurs.
Une imprudence a-t-elle été commise ?
"C'est tout le sujet de l'enquête", a expliqué le procureur. "Un risque a été pris. Etait-il acceptable, raisonnable ou pas ?" "Il n'y a pas d'information judiciaire ouverte pour l'instant", indique cependant le procureur. Mais cité par France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, il précise néanmoins qu'il existe des "éléments à charge importants" à l'encontre du guide de haute montagne et que "l'enquête doit déterminer, en ce qui concerne sa responsabilité, si elle est de nature pénale ou non".
L'enquête a été confiée au peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et à la brigade de recherche du Puget-Théniers. Dans l'immédiat, cette enquête va consister en une expertise du manteau neigeux. Confiée à un spécialiste, elle pourrait donner des indications sur le déclenchement de l'accident. L'enquête doit aussi vérifier des éléments techniques concernant la qualification du guide.
Les conditions météo semblaient cependant très risquées pour ce type de sortie à ski. Le risque d'avalanche dans le massif était de quatre sur une échelle de cinq, soit un risque fort, selon Météo France. "Beaucoup de neige s'était accumulée ces derniers jours et le redoux que l'on connaît depuis jeudi a fragilisé le manteau neigeux frais", a expliqué à l'AFP le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes.
"Il y a eu d'importantes chutes de neige ces dernières 48 heures et beaucoup de vent, ce qui a conduit à la formation de plaques à vent", a ajouté Dominique Létang, directeur de l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (Anena). "Les plaques à vent sont instables car elles n'ont pas de cohésion avec les couches de neige tombées précédemment. De plus avec le redoux et donc la fonte, le manteau neigeux s'alourdit et peut provoquer des déclenchements spontanés."
Le syndicat national des guides de montagne assure toutefois que le versant sud du col de la Cayolle, où était le groupe au moment de l'avalanche, "est un itinéraire peu raide comportant plusieurs zones de terrain plat qui permettent aux professionnels de gérer la sécurité du groupe".
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