Ce que l'on sait de la situation à Mayotte après le passage du cyclone Chido, qui a dévasté l'archipel
Le centre hospitalier de Mayotte a donné un premier bilan des pertes humaines, alors que les dégâts matériels sont immenses.
Des dégâts considérables et des images terrifiantes. Le cyclone tropical Chido et ses vents extrêmement violents ont semé la désolation samedi 14 décembre à Mayotte, département français situé dans l'océan Indien. Dans la journée, le niveau d'alerte a été abaissé de violet à rouge pour laisser sortir les secours, mais le préfet a appelé les 320 000 habitants de l'archipel à rester "confinés" et "solidaires" dans "cette épreuve". Dans un premier bilan confirmé dimanche matin à France Télévisions, le centre hospitalier de Mayotte évoque au moins 11 morts, dont des personnes secourues puis décédées à l'hôpital. Voici ce que l'on sait de l'événement climatique "sans précédent".
Un cyclone "exceptionnel"
Le cyclone Chido qui s'est abattu sur Mayotte dans la matinée est "exceptionnel" car il a directement frappé l'archipel, a expliqué à l'AFP François Gourand, prévisionniste à Météo-France, qui a recensé des rafales qui ont atteint 226 km/h. "On remonte probablement au cyclone du 18 février 1934, donc il y a 90 ans, pour trouver un impact aussi violent sur le département", a-t-il expliqué.
Chido a également profité "d'un environnement océanique exceptionnel depuis quelques années et notamment cette année, avec des températures de surface, des eaux proches de 30 degrés et des eaux chaudes très profondes", a révélé le spécialiste. Ce phénomène, lié au changement climatique, crée "un gros réservoir d'énergie disponible pour les cyclones", a-t-il démontré.
Un bilan "pas très facile à faire", selon le gouvernement
Une réunion interministérielle de crise autour du Premier ministre, François Bayrou, a été organisée au ministère de l'Intérieur samedi en début de soirée. Bruno Retailleau, qui se rendra lundi à Mayotte, a dit craindre un bilan "lourd" lors d'une conférence de presse. "L'entièreté de l'habitat précaire est détruite", a ajouté le ministre de l'Intérieur démissionnaire, évoquant une "situation dramatique". Une cellule de crise va se réunir "deux fois par jour", a-t-il précisé.
François Bayrou a de son côté évoqué une "situation" qui "croise plusieurs facteurs de risques immédiats et à moyen terme". "Le bilan n'est pas très facile à faire", a-t-il ajouté, estimant que "les jours à venir sont très préoccupants."
Le maire de Mamoudzou parle des "dégâts du siècle"
Les habitants ont partagé des images impressionnantes de toits arrachés et de rues dévastées."Avec tous ces bidonvilles à Mayotte, tout a été rasé du côté de Mamoudzou et même les toitures en tôle des bâtiments administratifs sont partis", a déclaré sur franceinfo le président de l'association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, alors que le cyclone Chido s'éloigne désormais du département. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, parle, lui, "des dégâts du siècle".
Fermé jusqu'à nouvel ordre, l'aéroport a "subi de gros dégâts, notamment la tour de contrôle", a affirmé sur X le ministre chargé des Transports démissionnaire, François Durovray. La piste d'atterrissage est "praticable" a cependant souligné Bruno Retailleau, ce qui permettra la mise en place d'un pont aérien.
Par ailleurs, plus de 15 000 foyers étaient privés d'électricité samedi après-midi, a annoncé la ministre de la Transition écologique démissionnaire, Agnès Pannier-Runacher. La situation fait craindre de sévères difficultés d'approvisionnement en eau dans un archipel déjà soumis régulièrement à des coupures. L'hôpital a été endommagé par le cyclone, ont souligné les autorités.
Des renforts envoyés sur place
Samedi soir, le ministre de l'Intérieur a annoncé l'envoi de "cinq vagues successives de renforts pour la sécurité civile" à Mayotte, soit "à peu près 800 personnes" d'ici mercredi, "avec le matériel qui va avec, les équipements et le personnel, 210 personnels médicaux dans un premier temps". Quelque 1 600 policiers et gendarmes étaient déjà déployés pour porter secours à la population et "prévenir d'éventuels pillages".
Le ministre des Armées démissionnaire, Sébastien Lecornu, a quant à lui fait part de l'envoi d'un avion A400M transportant du fret humanitaire et des moyens de sécurité civile. Il sera accompagné d'une frégate et d'un hélicoptère. Les communications avec le territoire demeurent très difficiles. Le Secours populaire a de son côté lancé un appel aux dons pour venir en aide à Mayotte.
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