"C'est 40 ans de travail détruits" : dans l'Aude, des sinistrés qui ont tout perdu dans l'incendie témoignent
Près de vingt-cinq maisons ont été détruites par les flammes dans l'Aude, mercredi 6 août, principalement à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, où les sinistrés ont été surpris par l'avancée fulgurante de l'incendie. Tout s'est joué en quelques minutes et certains ont tout perdu.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
"Quand on est arrivé ici, c'était déjà tard. Les flammes passaient déjà au-dessus de la maison", raconte un habitant sinistré de l'Aude. Cinq voitures, deux bateaux, des remorques entièrement calcinées. Et dans la maison, des vitres explosées. Mais il n'a pas la force d'entrer voir les dégâts. "Je me donne un peu de temps pour souffler. Demain matin, on prendra le temps d'aller voir ce qui se passe dedans", confie-t-il, mercredi 6 août.
Constater les dommages est pour les sinistrés une véritable épreuve. Dans le village de Coustouge (Aude), une maison a été entièrement dévorée par les flammes. Sous le choc, sa propriétaire accepte de témoigner, à condition qu'on la filme de dos. "Ça, c'était notre résidence principale. On avait quasiment terminé de rénover. On avait une magnifique vallée. On avait tout ce qu'il fallait. C'était le paradis", raconte-t-elle encore sous le choc, devant les ruines de sa maison.
Des lieux de vie en cendres
Mardi soir, elle et son mari ont été évacués par deux pompiers, alors que le feu les encerclait. "Il y avait un bourdonnement, c'était irréel. Et les pompiers, les deux petits jeunes qui étaient là avec nous, nous ont dit : 'partez, partez, partez'. Ils ont été ouvrir aux chevaux, ils ont mis les autres animaux avec moi dans la voiture et on est partis. Ils ont risqué leur vie. Je pense que s'ils n'étaient pas arrivés, on aurait pris cinq minutes de plus et on serait morts. À l'heure actuelle, ils nous ont sauvé la vie", détaille encore la sinistrée. Ils n'ont pu emporter que leurs papiers et leur ordinateur.
Vigneron, Laurent Linière a quant à lui perdu tout son outil de travail. Sa cave de vinification est encore en train de brûler : "Ça fait 28 ans que je suis viticulteur ici, et mes parents étaient viticulteurs avant moi. C'est 40 ans de travail qui sont détruits", commente-t-il, atterré. Aux côtés des pompiers hier, il a tout tenté, mais ils ont manqué d'eau. "Il y avait tellement de demandes à un même moment et il fallait aller chercher la ressource tellement loin que ça créait une rupture. Vous luttez contre le feu, mais à un moment donné, vous vous retrouvez à court d'eau", poursuit-il. Cet après-midi, enfin, ils ont pu noyer les braises.
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