Incendie meurtrier dans l'Aude : les sinistrés attendent encore d'être indemnisés par leur assurance
Le département de l'Aude a connu de terribles incendies cet été, qui ont parcouru plus de 17 000 hectares, détruit des maisons et provoqué la mort d'une femme de 65 ans. Un mois et demi plus tard, les sinistrés se démènent tant bien que mal avec les experts d'assurance. Rencontre sur place avec Laurent, un vigneron.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Un mois après l'incendie qui a ravagé le département de l'Aude, le paysage de désolation reste le même : des poutres calcinées, des murs en partie détruits, il ne reste presque rien du chai de vinification de Laurent Lignère. Chez le vigneron, les experts en assurance n'en sont pas à leur première visite : "L'objectif, c'est qu'on le traite le plus rapidement possible parce que les prochaines avancées sont déjà dans quasiment 11 mois. Donc ça signifie qu'il nous reste peu de temps pour réagir", explique-t-il.
Reconstruire ce que les flammes lui ont pris au mois d'août : 23 jours d'un gigantesque incendie dans l'Aude, 17 000 hectares parcourus. Laurent Lignère a vu près de 40 % de ses parcelles partir en fumée et son matériel brûler dans les bâtiments. Il nous confiait déjà à l'époque sa détresse."C'est une moissonneuse-batteuse, elle a été entièrement calcinée. On déambule dans le hangar et on ne sait pas par où commencer", déplorait-il en nous montrant l'engin agricole.
Un plan de soutien de 20 millions d'euros
Aujourd'hui, les expertises révèlent des dégâts restés jusqu'alors inaperçus. "La mauvaise surprise, ça a été les cuves en béton qu'on pensait sauver et qui, malheureusement, n'offrent pas assez de résistance. Quand on les remplit de vin, avec la dilatation, la pression, elles risqueraient d'éclater. Donc les cuves seront détruites", explique encore Laurent Lignère.
Toute la partie haute du bâtiment devra être rasée. L'autre priorité est de remplacer au plus vite la trentaine de tracteurs et les quarante machines détruites, stockées sous un hangar couvert de panneaux solaires. "Là, on se trouve dans des situations d'urgence qui vont nécessiter une accélération de la procédure d'indemnisation. On est dans le cadre de l'incendie, c'est un événement assurable", indique Patrick Préaud, inspecteur régional d'assurances.
Il est encore trop tôt pour estimer le montant de l'indemnisation, mais le vigneron en est certain : son préjudice s'élève à plusieurs millions d'euros. Pour aider les sinistrés de l'incendie de l'Aude, un plan de soutien de 20 millions d'euros a été annoncé.
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