Murs détruits, torrent de boue… Les habitants de L'Estaque à Marseille aux premières loges des violents orages dans les Bouches-du-Rhône

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

L'eau s'est engouffrée comme un torrent. Dans la soirée du dimanche 21 septembre, un restaurant de sushi installé en sous-sol à Marseille (Bouches-du-Rône) a été inondé brutalement. Le matériel, la nourriture, tout a été emporté. Deux jours plus tard, ce mardi, Mehdi Bekhtaoui, gérant de Ô My Sushi, a encore du mal à y croire. Au téléphone avec son assurance, ses nerfs lâchent. "L'expert me dit qu'il va venir la semaine prochaine. Ok, il n'y a pas de problème. Je ne suis pas le seul à avoir morflé, mais en restaurant, je suis le seul. Moi, j'ai des employés, j'ai une famille et il faut faire vite", déplore-t-il.

"Les gens qui habitent ici depuis 30 ans n'ont jamais vu ça"

À l'Estaque, dans le nord de Marseille, les habitants sont à bout. Après un feu de forêt durant l'été, le quartier a cette fois subi des pluies diluviennes. Une coulée de boue qui a fait des dégâts, des murs se sont notamment écroulés en face d'une école. Et un peu plus loin, à côté de la voie ferrée. Depuis son balcon, Marie-Louise, une habitante, a vu l'eau dévaler juste devant sa porte. Une vidéo qu'elle a pu filmer témoigne de la puissance impressionnante des flots : "Ça passait par-dessus le petit pont, ça faisait une cascade. On a cru à des torrents, un torrent de montagne. Les gens qui habitent ici, eux, depuis 30 ans, m'ont dit qu'ils n'avaient jamais vu ça", assure-t-elle.

Dans les rues en pente, l'eau a déplacé tous les véhicules qui étaient stationnés. La plupart ont été accidentés. Ce mardi matin, deux jeunes femmes tentent de remorquer leur voiture, restée au beau milieu de la rue. Le moteur a été noyé. "Malheureusement, tout le capot a pris l'eau, a pris la terre, a pris pas mal de détritus. Il n'est plus fonctionnel. Et donc, pour le moment, tant que je n'ai pas de véhicule, je n'ai pas de moyen d'aller travailler", explique l'une d'elles.

Deux jours après ces violentes intempéries, le nettoyage se poursuit dans le quartier de l'Estaque. L'orage n'y a pas fait de victimes, mais il a causé un traumatisme de plus dans l'esprit de ses habitants.