Tornade meurtrière dans le Val-d'Oise : d'une rare intensité, le phénomène aurait-il pu être anticipé ?

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Une colonne d'air s'élève au-dessus des maisons : il est 17h45, lundi 20 octobre, et une violente tornade se forme au-dessus du Val-d'Oise, dévastant tout sur son passage. Avec des vents estimés jusqu'à 200 km/h, le phénomène, brutal, a été provoqué par un orage. "Nous avons une cellule orageuse qui a pu se renforcer, se structurer davantage et, avec les conditions d'instabilité que l'on avait dans le secteur, notamment des cisaillements de vent, c'est-à-dire des vents très différents suivant l'altitude, ça a permis de générer ce phénomène tourbillonnaire, qui a duré l'espace de quelques minutes mais a été intense", explique Jérôme Cerisier, prévisionniste chez Weather Solutions.

Un phénomène difficile à prévoir

Comment se forme une tornade ? Pour l'amorcer, il faut de l'air doux au sol et plus froid en altitude. L'air froid descend, et l'air chaud monte. Si des rafales de vent viennent cisailler ces masses d'air, elles commencent à tourner sur elles-mêmes. Ce phénomène, qui n'a duré que quelques minutes, est imprévisible. Lundi soir, le Val-d'Oise n'était qu'en vigilance jaune. "Une tornade est difficile à prévoir, car c'est un phénomène de très petite taille à l'échelle météorologique. Et cela est lié à un phénomène déjà complexe et difficile à prévoir, que sont les orages", détaille Tristan Amm, prévisionniste à Météo France.

Un épisode d'autant plus imprévisible que l'Île-de-France n'est pas une zone particulièrement à risque. Il y a davantage de tornades sur les côtes, en Normandie et dans les Hauts-de-France. C'est dans le département du Nord qu'a eu lieu le précédent épisode mortel. En août 2008, en pleine nuit, six villages étaient dévastés, quatre personnes tuées. En France, on compte une cinquantaine de tornades chaque année, la plupart de faible intensité.