Canicule en France : températures "supérieures à 40°C", "nuits difficiles"... A quoi faut-il s'attendre durant cette vague de chaleur ?

La chaleur "d'un niveau exceptionnel" se maintient dans le Sud-Ouest, mais les températures écrasantes s'étendent à d'autres régions. L'épisode de canicule qui a débuté vendredi va se poursuivre, mardi 12 août, avec jusqu'à 14 départements placés en vigilance rouge à midi et plus d'une soixantaine en vigilance orange. "Nous observons un pic ce lundi et demain mardi, notamment sur la partie sud-ouest du pays. Cette chaleur se décale sur la moitié Est mercredi", a précisé lors d'un point-presse lundi soir Damien Griffaut, permanencier de prévision à Météo-France.

Ainsi, il met en garde sur "un décalage progressif des sévères chaleurs vers le centre-est, qui nous amène à placer quatre départements supplémentaires en vigilance rouge à partir de mardi à 12 heures", tandis que la Charente et la Charente-Maritime seront rétrogradées à un niveau de vigilance orange dès 6 heures du matin.  

A la mi-journée, le Rhône, l'Isère, la Drôme et l'Ardèche rejoindront donc la liste des départements en vigilance rouge canicule, au côté des départements suivants : Aude, Dordogne, Haute-Garonne, Gers, Gironde, Landes, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn et Tarn-et-Garonne. 

Les trois quarts du pays en vigilance orange ou rouge 

"On attend 40°C à Lyon (Rhône), (mais aussi) 36°C à Lille (Nord) et Paris qui, eux, vont passer en orange canicule", a précisé Patrick Galois, prévisionniste à Météo-France, relevant que "les trois quarts de la France seront en vigilance orange ou rouge". Selon Météo-France, les températures restent très élevées sur le Sud-Ouest, où les 40°C pourront être atteints sur le littoral aquitain par endroits, tandis que 40 à 41°C sont attendus en vallée du Rhône, jusqu'au Lyonnais. Enfin, 36°C à 38°C sont attendus du Val-de-Loire à l'Ile-de-France et au Grand-Est.

Selon l'agence, les températures resteront "souvent très chaudes" dans la nuit de mardi à mercredi, "notamment dans les plaines du Sud-Ouest, le littoral méditerranéen et la Corse". Mercredi, "la chaleur s'atténue en journée sur l'ouest du pays, mais reste caniculaire sur l'Est", poursuit Météo-France dans un communiqué.

"On aura une petite dégradation orageuse qui va traverser le pays d'Ouest en Est entre mercredi et jeudi", a confirmé Patrick Galois. Cependant, le répit sera de courte durée : "dès vendredi, il y aura un retour d'air de pression par l'Ouest et le Sud", apportant la menace d'"un nouveau pic de canicule pour le week-end du 15 août, avec vraisemblablement encore la barre des 40°C qui devrait être atteinte dans le Sud et notamment dans le sud-ouest de la France", a poursuivi le prévisionniste. 

Des records de chaleur battus dans le Sud-Ouest

Depuis le début de cette vague de chaleur, le seuil des 40°C a été franchi dans plusieurs communes de France. Vers 16 heures lundi, Météo-France a relevé 41,6°C à Bordeaux (Gironde), "qui bat son record de chaleur, tous mois confondus." Le record absolu de températures a également été battu à d'Angoulême (Charente) avec 42,1°C, Bergerac (Dordogne), avec 42,1°C, Saint-Emilion (Gironde) avec 41,5°C et Saint-Girons (Ariège), avec 39,8°C. 

A 17 heures lundi, Météo France avait par ailleurs enregistré 42,4°C à Mirande (Gers), 42,3°C à Carcassonne (Aude) ou encore 42,3°C à Saint-Côme d'Olt (Aveyron). Dimanche, l'agence météorologique avait déjà relevé 42,2°C dans l'Hérault, 41,3°C dans les Pyrénées-Orientales ou 40,9°C dans le Gard. 

Au cours de cet épisode, "on pourrait s'approcher de niveaux record, enregistrer des valeurs inédites, mais le record national de 46°C devrait rester hors d'atteinte", avait précisé la prévisionniste Christelle Robert, lors d'un point-presse dimanche soir. "Les nuits vont être assez difficiles à vivre", avait-elle ajouté, alors que les minimales nocturnes attendues restent à un niveau élevé. 

Lundi matin, Météo-France a ainsi relevé des températures minimales très élevées : 27,5°C au Cap Béar (Pyrénées-Orientales), 26,5°C à Nice (Alpes-Maritimes), 25,8°C à Nîmes (Gard) ou encore 24,4°C à Narbonne (Aude).

Risques d'incendies et de pics de pollution

Cette chaleur incite les autorités à la vigilance en matière d'incendies, alors que le feu dans le massif des Corbières vient tout juste d'être maîtrisé, dimanche soir. L'Aude restera placée mardi en orange concernant les risques de feux de forêts. Ce niveau, qui correspond à un risque élevé, concernera 29 départements au total mardi, contre 11 lundi. En voici la liste : Alpes-de-Haute-Provence, Ardèche, Aude, Aveyron, Allier, Bouches-du-Rhône, Cantal, Charente, Cher, Creuse, Deux-Sèvres, Dordogne, Drôme, Gard, Gers, Haute-Garonne, Hérault, Haute-Vienne, Indre, Indre-et-Loire, Lot, Loire, Maine-et-Loire, Nièvre, Pyrénées-Orientales, Tarn, Var, Vaucluse, Vienne. 

Les autorités mettent aussi en garde contre la pollution à l'ozone dans les villes. Le niveau d'alerte a été déclenché par le préfet de Provence-Alpes-Côte d'Azur pour les départements des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et du Var, où la qualité de l'air est "mauvaise". La circulation différenciée a d'ailleurs été mise en place sur la métropole Aix-Marseille Provence.

"La qualité de l'air sera dégradée à mauvaise" également en région parisienne, avertit sur son site l'organisme Airparif. Il en va de même dans la plupart des grandes communes d'Auvergne-Rhône-Alpes, d'Occitanie, de Normandie, de Bretagne et du Grand Est. En cas de pics de pollution de l'air, il est conseillé d'éviter les activités sportives en extérieur et de limiter les déplacements en voiture. 

Pour cette nouvelle journée caniculaire, l'agence Santé publique France a appelé à "s'hydrater, boire" régulièrement et à éviter "l'alcool, le café" qui "favorisent la déshydratation". Il est aussi recommandé de "réduire ses activités physiques", ou même de "reporter" ses séances de sport.

Besoin de conseils face à la chaleur ? Le numéro vert Canicule info service "pour se protéger et protéger son entourage" est disponible au 0 800 06 66 66 (appel gratuit entre 9 heures et 19 heures). Ces conseils sont aussi disponibles sur le site du ministère(Nouvelle fenêtre) .

Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C . Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.