Canicule : les oiseaux sont en danger

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Un jeune martinet est un miraculé. Tombé du nid en pleine canicule, il a été recueilli dans un centre de soins. "Quand il est arrivé, il était très faible, très amaigri, les yeux un peu renfoncés. Là aujourd'hui, il a bien pris de la graisse. Ses plumes se portent au mieux de leur forme", a expliqué une soigneuse.

Avec les fortes chaleurs des dernières semaines, un centre est débordé : des martinets, mais aussi des hirondelles. En tout, 174 oisillons sont soignés par sept personnes toute la journée. Elles les nourrissent à un rythme soutenu, avec des grillons. "Eux, par exemple, ils sont à neuf fois par jour, donc ça va être toute la journée. En bas, avec la forte chaleur, c'est du nourrissage non-stop à la chaîne, un peu comme à l'usine", a-t-elle ajouté.

Pour comprendre pourquoi les oiseaux souffrent autant de la chaleur, il faut lever la tête. Les martinets nichent dans les trous des bâtiments, les hirondelles juste sous les toits. "Ici, on peut voir qu'il y a une colonie d'hirondelles de fenêtres. On voit les nids qui sont vraiment situés sur la façade du bâtiment, sous le débord des toits", a décrit une membre de la Ligue de protection des oiseaux. Quand le thermomètre s'affole, il peut faire jusqu'à 50 degrés dans les nids. Insupportable pour les oisillons. "Ils vont s'approcher du bord du nid pour avoir plus de fraîcheur et ils vont être aussi souvent contraints, quand il fait trop chaud, de sauter du nid alors qu'ils ne sont pas encore prêts à voler", a-t-elle ajouté.

17 centres de soins en France

À chaque canicule, les vidéos d'oiseaux tombés du nid se multiplient sur les réseaux sociaux. Des martinets ont été retrouvés à Valence (Drôme) en juin. Ils ont été confiés à un centre spécialisé, mais tout le monde n'a pas les bons réflexes.

Sur une vidéo tournée à Paris début juillet, un homme essaie de donner à boire à un oiseau. Nous l'avons montré à l'équipe du centre. "Souvent, sur Internet, on trouve tout un tas de conseils. En fait, la plupart ne sont pas les bons. L'intention est certainement bonne, mais non, en fait, ce n'est pas vraiment ce qu'il faut faire. Là, il l'asperge d'eau. On voit qu'il a une attitude un peu paniquée. Le mieux, c'est vraiment de le récupérer, de le mettre dans un carton bien au calme, de ne pas trop lui parler et de nous le porter le plus vite possible. Et nous, on prend le relais", a détaillé la responsable du centre.

En France, il existe 17 centres de soins, comme celui de Rosenwiller (Bas-Rhin). Si leur état de santé le permet, les oiseaux sont relâchés au bout de quelques semaines.