Reportage "J'ai pris un coup de chaud" : à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, des patients souffrant de la canicule pris en charge aux urgences

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'entrée des urgences de l'hôpital Saint-Antoine, le 30 mai 2025 à Paris. (DELPHINE GOLDSZTEJN / MAXPPP)
L'entrée des urgences de l'hôpital Saint-Antoine, le 30 mai 2025 à Paris. (DELPHINE GOLDSZTEJN / MAXPPP)

Quelques patients se sont rendus aux urgences de cet hôpital pour des symptômes liés aux fortes chaleurs. L'hôpital s'attend notamment à une prochaine vague de personnes âgées en fin de semaine.

La canicule se poursuit dans la capitale. Dans les hôpitaux parisiens, quelques patients ont été jusqu’à présent pris en charge aux urgences pour des "coups de chaud", mais l’activité reste calme, comme à l’hôpital Saint-Antoine. On se sent déjà mieux rien qu’en entrant aux urgences, finie la fournaise de l’extérieur, le service est climatisé et à l’accueil, des carafes d’eau et des gobelets sont à disposition des patients.

Dominique est allongé à quelques mètres, sur un brancard, il se repose. Et il est tout rouge. "J'ai pris un coup de chaud", lance-t-il. Il travaille toute la journée en extérieur, ses collègues l’ont emmené aux urgences. "J'ai senti le malaise venir, raconte-t-il. Il faisait trop chaud, comme une barre à mine dans la tête, je vacillais."

Une baignoire transportable

Comme Dominique, pour le moment seulement quelques patients se présentent aux urgences, explique le chef du service, le Dr Pierre-Alexis Raynal. "Surtout deux types de populations : les patients précaires ou sans domicile, eux sont vraiment des victimes précoces des vagues de chaleur, décrit-il. Ensuite, cela touche surtout des travailleurs dans des conditions difficiles ou extrêmes." À chaque fois, il s’agit de coups de chaud. "Un coup de chaleur, ça va se manifester par des crampes, des céphalées (des maux de tête), des vomissements, une grande fatigue générale et évidemment une température élevée."

Et justement pour faire baisser la température, depuis les Jeux olympiques l’été dernier, l’hôpital possède désormais une arme spéciale : une baignoire ! "C'est une petite piscine, on rajoute de l'eau et de la glace." Il s'agit d'une bâche transportable, dans laquelle un patient peut être placé, détaille le Dr Fabien Brigant, directeur médical de crise de l'hôpital.

"Grâce à l'immersion, on baisse de 0,2 à 0,35 degré par minute la température corporelle."

Fabien Brigant, directeur médical de crise de l'hôpital

à franceinfo

Les soignants s’attendent à l’arrivée de patients âgés plutôt en fin de semaine, comme toujours quelques jours après les fortes chaleurs. "Des patients âgés peuvent chuter, se déshydrater au domicile, et les symptômes à l'arrivée aux urgences vont être assez variés et en lien avec les conditions actuelles", précise le Dr Fabien Brigant. L’hôpital se dit prêt pour l’été avec, si besoin, la mise en place d’une unité spéciale canicule.

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