Réchauffement climatique : le secteur du bâtiment doit réduire plus vite ses émissions de CO2, alerte l'ONU

Il s'agit de l'un des secteurs les plus voraces en énergie et émetteurs de CO2. Le bâtiment fait des efforts pour tenir les objectifs de décarbonation de l'accord de Paris, mais ces derniers restent insuffisants, constate l'ONU Environnement dans un rapport publié lundi 17 mars. 

Ce compte-rendu mondial annuel publié par le Programme des Nations unies pour l'environnement relève des progrès. Ainsi, en 2024, les émissions de CO2 du secteur ont baissé pour la première fois depuis 2020. En adoptant des normes de performance énergétique contraignantes, le bâtiment a réduit sa consommation d'énergie de 10% entre 2015 et 2023. Mais les efforts sont en deçà des objectifs : le secteur aurait dû diminuer sa consommation de 18,2% pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

A l'échelle mondiale, le secteur du bâtiment contribue aussi à 34% des émissions de CO2, le ciment et l'acier causant 18% des émissions, rappellent les auteurs du rapport. La part des énergies renouvelables, qui représentent 17% de la consommation énergétique du secteur, n'a augmenté que de 5% entre 2015 et 2023. Pire, sur cette période, les émissions de CO2 du BTP ont augmenté de 5,4% au lieu de baisser de 28,1%.

"La moitié des nouveaux bâtiments dans le monde ne sont soumis à aucune règle énergétique."

Inger Andersen, directeur général de l'ONU Environnement

dans un rapport annuel

Si 80% des 193 pays signataires de l'accord de Paris mentionnent ce secteur dans leurs objectifs d'émissions, seuls 18% ont des objectifs chiffrés et 19 Etats des stratégies détaillées. La France est le seul pays doté d'objectifs obligatoires. Les auteurs du rapport appellent donc les principaux émetteurs, soit les pays du G20, à prendre des mesures bâtiments zéro carbone d'ici 2028, les autres pays d'ici 2035.