Loi Duplomb : la gauche "ne lâchera pas ce combat", prévient l'écologiste Sandrine Rousseau
La députée écologiste de Paris demande au président de la République à ne pas promulguer la loi, et appelle les communistes, socialistes, insoumis et écologistes à porter un texte sur l'abrogation du texte dans le cadre de leurs niches parlementaires respectives.
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"C'est le début d'une lutte qui ne fait que commencer", prévient Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, lundi 21 juillet sur franceinfo. Elle répète que la gauche "ne lâchera pas ce combat" pour l'abrogation de la loi Duplomb, alors que la pétition pour dire "non" à ce texte adopté par le Parlement a dépassé lundi matin la barre de 1,2 million de signatures sur le site de l'Assemblée nationale.
Sandrine Rousseau n'est pas étonnée par le succès de cette pétition. "Ça montre à quel point il y a une différence entre des élus qui ne veulent pas respecter, entendre et protéger la population et de l'autre, une population qui se rebelle comme elle peut. Cette pétition montre à quel point le désaccord est profond et "dit toute la crise démocratique dans laquelle nous sommes", estime-t-elle.
Un appel "à ne pas promulguer la loi"
Sandrine Rousseau affirme que les partis de gauche poursuivront "la bataille" contre la Duplomb. "La suite, c'est un débat à l'Assemblée nationale, c'est aussi un appel au président de la République à ne pas promulguer la loi", lance-t-elle. À partir du seuil des 500 000 signatures, et à condition qu'elles soient issues d'au moins 30 départements ou collectivités d'Outre-mer, la Conférence des présidents de l'Assemblée nationale peut décider d'organiser un débat en séance publique. Mais la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins abrogée. Sandrine Rousseau appelle également les communistes, socialistes, insoumis et écologistes à porter un texte sur l'abrogation de la loi Duplomb dans le cadre de leurs niches parlementaires respectives.
La réintroduction de l'acétamipride est l'une des mesures très décriées de ce texte. Cet insecticide était interdit en France depuis 2018. "On joue à quoi ? Au nom de quoi on fait ça ? C'est hyper dangereux ce qu'on est en train de faire", fustige Sandrine Rousseau. "C'est un enjeu de santé publique. Le nombre de cancers explose", martèle-t-elle. Toutefois, le lien avec l'utilisation de pesticide comme l'acétamipride n'est pas prouvé. "Évidemment, il n'y a pas d'études scientifiques" car "aujourd'hui, les données de cancérologie ne sont pas étudiées et ne sont pas mis en lien avec l'exposition aux pesticides", s'agace la députée écologiste de Paris.
Les agriculteurs "victimes d'un système d'agro-business"
Parmi les 27 pays membres de l'Union européenne, seule la France interdisait jusqu'à présent l'acétamipride. "Ce n'est pas parce que d'autres pays font des erreurs que nous devons faire la même. Au contraire, nous devrions nous enorgueillir que la France fait de la qualité et pas de la quantité", argue Sandrine Rousseau et poursuit : "La France doit être exemplaire et dans ce cas, on interdit l'importation de produits contenant de l'acétamipride. On protège les agriculteurs de cette manière. Par ailleurs, on peut développer la recherche sur les solutions alternatives naturelles".
Elle "maintient" n'en avoir "rien à péter de la rentabilité" des agriculteurs. Sandrine Rousseau s'explique lundi sur franceinfo sur ses propos qui ont suscité une polémique. "La rentabilité est un sujet d'agro-business man, c'est le sujet d'Arnaud Rousseau", le président du syndicat agricole FNSEA. À l'inverse, "le revenu, c'est un sujet d'agriculteurs. Il ne faut pas confondre les deux" et "je dis aux agriculteurs, vous êtes victimes d'un système d'agro-business", insiste l'élue.
Pour appuyer son propos, Sandrine Rousseau reprend des données du ministère de l'Agriculture : "27 fermes ferment par jour. Aujourd'hui, on est dans une situation où le revenu des agriculteurs a diminué de 40%", donc, "la rentabilité qui est le leitmotiv de l'agro-business, je dis je n'en ai rien à péter".
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