Décision de la CEDH sur la mort de Rémi Fraisse : "La responsabilité de l’Etat français" est "enfin reconnue", "une émotion incroyable", réagissent deux avocats de la famille
Rémi Fraisse avait été tué lors d'une charge de gendarmes mobiles, alors qu'il manifestait dans le Tarn en 2014.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2022/06/22/phpq1hprP.jpg)
"Il aura fallu plus de 10 ans et l’appui de la Cour européenne des droits de l’homme pour que la responsabilité de l’Etat français dans la mort de Remi Fraisse soit enfin reconnue", réagit jeudi 27 février auprès de franceinfo maître Patrice Spinosi, l'un des avocats de la famille de Rémi Fraisse. Le manifestant de 21 ans avait été tué lors d'une charge de gendarmes mobiles, sur le site du projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, en 2014.
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné jeudi la France pour l'opération de maintien de l'ordre menée en octobre 2014 par la gendarmerie sur le chantier du barrage de Sivens (Tarn). Rémi Fraisse était décédé au cours des affrontements.
Revoir la politique de maintien de l'ordre française
"Que de temps perdu ! Le recours inapproprié à la force lors des manifestations contre le barrage de Sivens est désormais acquis", ajoute maître Patrice Spinosi. Rémi Fraisse avait été tué par l'explosion d'une grenade offensive lancée par un gendarme, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014. "Pour éviter de nouvelles condamnations, la France doit maintenant tirer toutes les conséquences de cette décision et revoir en profondeur sa politique de maintien de l’ordre", conclut l'avocat.
Par ailleurs, un autre avocat de la famille de Rémi Fraisse, maître Arié Alimi, a fait part ce jeudi sur franceinfo de "l'émotion incroyable" de Jean-Pierre Fraisse, le père de la victime. "Il est extrêmement ému", dit-il. L'avocat a une pensée pour "toutes les victimes dans le cadre du maintien de l'ordre, tous les gilets jaunes, tous les militants et syndicalistes qui ont perdu un œil, qui ont subi énormément de dégâts et de blessures".
Arié Alimi assure que "cette décision va avoir un poids extrêmement important sur la suite des procédures judiciaires concernant toutes ces victimes de violences policières". Elle fait déjà "jurisprudence", selon lui. "Cette décision va être déterminante dans la façon dont les juges vont devoir prendre des décisions. C'est une révolution", assure-t-il.
Une décision applaudie par les Écologistes
"Enfin, la CEDH condamne la France pour la mort de Rémi Fraisse. Rémi Fraisse avait 21 ans" salue le groupe Les Écologistes - EELV jeudi 27 février sur le réseau social X.
"Il défendait la nature, il a été tué par une grenade lors d’une manifestation à Sivens. Aujourd’hui, la justice reconnaît une violation du droit à la vie. Son combat et sa mémoire ne seront jamais oubliés", ajoute le groupe politique écologiste.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.