Est-ce que le réchauffement climatique déjà observé est irréversible ? OnVousRépond Climat
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Le réchauffement de la planète atteint désormais environ 1,5°C par rapport au XIXe siècle. Ce changement est-il ou non irréversible ? Les mesures environnementales peuvent-elles faire baisser ce chiffre, ou simplement l'empêcher d'augmenter ?
Les accords de la COP21, réunie à Paris en 2015, avaient fixé un chiffre à ne pas dépasser : les différents pays du monde devaient faire en sorte que d'ici 2100, la planète ne se soit pas réchauffée de plus de 2°C par rapport aux années 1850, c'est-à-dire depuis le début des émissions de gaz à effet de serre lors de la révolution industrielle. Si possible, ce réchauffement devait même être limité à +1,5°C. Or on sait désormais que l'année 2024 a déjà franchi ce seuil du degré et demi, devenant l'année la plus chaude jamais enregistrée.
Dans l'hexagone, la situation est même plus grave, puisque selon Météo-France, nous oscillons déjà autour d'un réchauffement de 2,5°C par rapport à la moyenne des années 1961 à 1990. Mais ce réchauffement est-il définitif ? Des mesures fortes de réduction des gaz à effet de serre pourraient-elles faire baisser la température ?
Le changement climatique est un voyage sans retour.
Christophe Cassou, climatologue
La réponse est hélas peu encourageante : « le réchauffement climatique déjà observé est irréversible », estime Christophe Cassou, climatologue membre du GIEC. En effet, « ce changement est dû à l'influence humaine », l'homme ayant rejeté « des gaz à effet de serre dans l'atmosphère ». Or ces gaz déjà présents dans l'air vont y rester « des centaines voire des milliers d'années ». Ainsi, même si on stoppait net aujourd'hui la production de gaz à effet de serre, ceux déjà émis continueraient longtemps à produire leurs effets réchauffants.
Comment limiter les dégâts ?
Pour autant, nous devons quand même continuer à baisser nos émissions de CO2, afin... de limiter les dégâts. « Si on arrête demain d'émettre des gaz à effet de serre », explique Christophe Cassou, il y a tout de même des conséquences positives : « la température globale de la planète se stabiliserait quasi immédiatement, au bout de deux ou trois ans. Les événements extrêmes se stabiliseraient également, comme les canicules ou les pluies diluviennes ». Autrement dit on ne reviendrait hélas pas au climat moins violent d'autrefois, mais au moins la situation arrêterait de s'aggraver année après année comme c'est le cas actuellement.
D'autres phénomènes, en revanche, continueront à empirer même si nous abaissons drastiquement nos émissions de GES : par exemple « le niveau de la mer, qui va continuer à augmenter pendant des centaines voire des milliers d'années », car les glaciers et les calottes polaires vont continuer à fondre étant donné que les températures vont rester plus élevées qu'autrefois. De plus, l'océan absorbe lentement la chaleur, et va donc se dilater sur une période longue. Or selon l'observatoire européen Copernicus, le niveau moyen des mers a déjà augmenté de plus de 10cm depuis le début des années 1990...
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