Lorsque les glaciers des Alpes auront disparu, est-ce que la France manquera d'eau ? OnVousRépond Climat

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Article rédigé par Frédéric Vion
France Télévisions

Dans l'hexagone comme dans le monde entier, les glaciers reculent : en raison du réchauffement climatique, leur fonte est devenue bien plus rapide que leur recharge par les chutes de neige. Est-ce à dire que la France risque de manquer d'eau s'ils disparaissent totalement ?

Vous l'avez vous-même remarqué lors d'un séjour à la montagne : d'année en année les glaciers reculent, et il faut monter toujours plus haut pour trouver de la neige. Ainsi, la célèbre mer de glace près de Chamonix, dans les Alpes, a perdu plus de la moitié de sa surface en un siècle. Un phénomène directement lié au réchauffement climatique induit par les activités humaines, et qui touche la quasi-totalité des glaciers de la planète.

Des glaciers ont déjà disparu

Cette fonte des glaciers s'est encore accélérée depuis les années 1990, et représente pour le monde entier une masse de plus de 8000 gigatonnes de glace disparue en une cinquantaine d'années. Chez nous, au-dessus de l'Alpe-d'Huez, le glacier de Sarenne n'existe quasiment plus, alors qu'il atteignait encore plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur dans les années 1980.

« On prévoit une perte d'entre 85 et 99 % de la masse des glaciers alpins d'ici 2100 par rapport à 2015 », confirme le glaciologue Léo Decaux. « Il faut donc tout faire pour rester dans le meilleur scénario, qui correspond aux accords de Paris, d'un réchauffement de 1,5° d'ici 2100 », afin de ralentir autant que possible cette disparition des glaces d'altitude.

Les glaciers sont essentiels pour les écosystèmes parce qu'ils produisent énormément d'eau liquide en été.

Léo Decaux, glaciologue

Car ces glaciers sont essentiels à la vie des habitants et des écosystèmes, même loin en contrebas des montagnes. « Ils produisent énormément d'eau liquide en été », rappelle Léo Decaux, du fait de la fonte estivale - phénomène normal mais qui s'est emballé depuis le changement climatique. Cette eau « est utilisée pour l'agriculture, elle recharge aussi nos nappes phréatiques, donc c'est une ressource d'eau potable qui n'est pas du tout négligeable. »

Cette eau est aussi importante « pour notre production d'énergie, notamment avec l'hydroélectricité », autrement dit les barrages, « et pour refroidir nos centrales nucléaires ».

Le Rhône menacé ?

Donc, s'il fait disparaître les glaciers, le réchauffement climatique tarira cette ressource en eau qui, jusqu'ici, descendait naturellement des montagnes en été, lorsque nous en avons le plus besoin. Si bien que l'on craint désormais que de grands fleuves comme le Rhone ne voient un jour leur débit dangereusement se réduire...

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