On demande aux Français d'acheter des voitures électriques, mais qu'en est-il des camions et des transports en commun ? OnVousRépond Climat

Que ce soit via la taxe malus sur les véhicules les plus polluants, ou via la bataille politique autour des ZFE, les zones à faibles émissions, les voitures électriques sont au centre des débats depuis plusieurs années. Nous sommes en effet incités par les pouvoirs publics à acheter des voitures émettant peu de gaz à effet de serre, au premier rang desquelles les voitures électriques... mais le même effort est-il demandé aux autres véhicules, comme les camions et bus, plus lourds et donc plus polluants ?

La majorité des modes de transport routier vont passer à l'électrique.

Aurélien Bigo, spécialiste des transports

« C'est vrai qu'on parle plus souvent des voitures, mais il faut savoir que la majorité des modes de transport routier vont passer à l'électrique », explique Aurélien Bigo, spécialiste de la transition énergétique des transports.

Le chercheur admet cependant que « tous les modes de transports n'ont pas le même avancement dans cette transition. Pour les voitures par exemple, 17 % des ventes neuves sont électriques sur les deux dernières années » en France. En ce qui concerne les bus urbains, « c'est à peu près le tiers », donc encore mieux. Hélas, pour les autocars, qui sont utilisés sur de plus longues distances, de même que pour les camions poids lourds, qui cumulent les désavantages d'un poids élevé et de longs parcours, « on est à un peu plus de 1 % des nouvelles ventes » seulement.

La question de l'autonomie

Et ce n'est pas vraiment une surprise : l'un des défauts du véhicule électrique est son autonomie. Si l'on veut parcourir de grandes distances, il faut des batteries lourdes, chères, et longues à charger : des contraintes moins adaptées aux autocars et camions. Pour le fret ou le transport passagers longue distance, c'est d'ailleurs le gros avantage du train : la plupart des voies ferrées françaises sont électrifiées, et le chemin de fer émet par conséquent très peu de gaz à effet de serre. Une autre piste est le retour à plus de transport fluvial pour les marchandises.

Cependant, la technologie électrique évolue vite : peut-être sera-t-elle bientôt mieux adaptée aux camions et autocars. D'autant, rappelle Aurélien Bigo, que les véhicules électriques « sont plus chers à l'achat, mais ensuite moins chers à l'usage. »

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