Pourquoi la végétation est-elle si inflammable pendant les canicules ? OnVousRépond Climat

En cet été 2025, les incendies de forêt ont encore une fois ravagé le sud de la France, et notamment le département de l'Aude, où 17.000 hectares sont partis en fumée. Soit l'équivalent d'un rectangle de dix-sept kilomètres sur dix, presque deux fois plus étendu que la ville Paris...

Dans de nombreuses régions, les incendies furent plus sévères cette année que la normale, comme par exemple dans le département de la Creuse. Et plus généralement, Météo-France constate une hausse des surfaces brûlées depuis les années 1960, et prévoit que la situation va encore empirer d'ici 2100.

Deux kilos d'herbe sèche, ça correspond à un litre d'essence !

Jean-Baptiste Filippi, Université de Corse

Bien sûr, nous savons tous que la chaleur exacerbe ce risque d'incendie. Mais comment le processus se déclenche-t-il ? « La végétation est très stressée pendant les canicules, » explique Jean-Baptiste Filippi, chercheur en physique des incendies au CNRS et à l'Université de Corse. La chaleur ayant fait évaporer une grande partie de l'humidité, « cela abaisse la quantité d'eau qu'il y a dans le végétal », qui devient donc extrêmement sec.

Or, « si on veut donner un ordre d'idées, deux kilos de bois ou d'herbe sèche, ça correspond à un litre d'essence ! Pendant une canicule longue, quand le végétal est très desséché, on a ainsi l'équivalent d'un litre d'essence par mètre carré. »

Des massifs interdits d'accès car trop inflammables

La végétation est donc « comme une énorme flaque d'essence : elle devient très combustible », ajoute Jean-Baptiste Filippi. « On comprend ainsi pourquoi les pompiers vont fermer les massifs, et empêchent l'accès à ces zones, qui sont très combustibles ». Il suffit en effet d'un mégot, ou de l'étincelle provoquée par le moteur d'une voiture ou le crissement d'un outil sur un caillou, pour qu'une forêt tout entière s'embrase.

En revanche, si enfin la pluie tombe, les conditions s'améliorent d'un coup : « s'il y a ne serait-ce que 50% d'humidité dans le végétal, il faudrait évaporer cette eau avant qu'il puisse brûler », ce qui rend techniquement l'incendie de forêt bien moins probable.

La plupart des feux d'origine humaine

Face aux incendies, la prudence et la prévention s'imposent donc. Car n'oublions pas que la très grande majorité des feux de forêt est d'origine humaine : la plupart démarrent au bord d'une route, par imprudence ou malveillance. La foudre peut aussi être en cause, mais c'est plus rare : il faut en effet que l'orage soit sec, car s'il s'accompagne de précipitations, le départ de feu est aussitôt éteint par la pluie.

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