Quelles sont les conséquences des éoliennes et des panneaux solaires sur les paysages et la biodiversité ? OnVousRépond Climat

Certains les trouvent laides, d'autres leur reprochent de tuer les oiseaux : les éoliennes n'ont pas toujours bonne presse. Et les critiques envers les parcs de panneaux solaires sont parfois aussi virulentes. Même les installations en mer, souvent présentées comme plus faciles à accepter par les populations, rencontrent une forte opposition.

Une question pas seulement esthétique

Selon Marc-André Selosse, professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris, il y a deux problèmes différents. Premièrement, celui de l'esthétique : les parcs éoliens ou solaires sont accusés de détériorer nos paysages. Mais le scientifique estime que ces considérations sont subjectives et peuvent évoluer : « quand on a construit la tour Eiffel, les gens ne l'aimaient pas ! Donc on verra ce que nos enfants pensent » des éoliennes et panneaux solaires.

En revanche, il est un fait qui lui n'est pas subjectif : les éoliennes peuvent menacer la biodiversité, notamment les oiseaux. « Il ne faut donc pas mettre ces équipements partout : mieux vaut créer des mosaïques », recommande le chercheur. Et en premier lieu, ne pas les ériger « dans les couloirs de migration » de ces animaux. Mais Marc-André Selosse appelle également à relativiser : « les éoliennes tuent 150.000 oiseaux par an, mais dans le même temps nos chats domestiques en tuent 98 millions chaque année en France ! »

Les éoliennes tuent 150.000 oiseaux par an, mais nos chats domestiques 98 millions !

Marc-André Selosse, professeur au Muséum d'histoire naturelle

Qu'en est-il des panneaux solaires ? Ceux qui les trouvent laids ne changeront sans doute pas d'avis lorsqu'ils en voient installés dans les champs... Mais il y a, là aussi, une autre question que la simple esthétique : celle de l'emprise au sol, et de l'impact sur les cultures. « On peut concevoir des champs qui ont 20 % de couverture de panneaux photovoltaïques », explique Marc-André Selosse, et dans cette configuration « 75 % de la production végétale » du champ est sauvegardée. C'est donc une baisse de tout de même un quart, alors que l'agriculture doit nourrir une humanité toujours plus nombreuse.

Mais en pratique, le nombre de champs qu'il faudrait équiper est limité : « il suffit de 2 % de la surface agricole française équipée de cette façon pour produire autant d'électricité que notre parc nucléaire... »

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