Polluants éternels : "La France ne fait pas partie des États qui permettent de faire avancer la situation", tacle une ONG qui réclame l'interdiction du flutolanil

L'utilisation de ce pesticide est autorisée en France alors que d'autres pays européens, comme la Pologne et la République tchèque, militent pour son interdiction.

Article rédigé par franceinfo
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Les polluants éternels peuvent se retrouver dans l'eau du robinet. Image d'illustration. (MATHIEU HERDUIN / MAXPPP)
Les polluants éternels peuvent se retrouver dans l'eau du robinet. Image d'illustration. (MATHIEU HERDUIN / MAXPPP)

"Le flutolanil est dangereux, et est une substance qui devrait être interdite au titre de sa dégradation", explique au micro de France Inter Salomé Roynel, chargée du plaidoyer de campagne du Pesticide Action Network (PAN), un réseau international d'organisations non gouvernementales d'action contre l'emploi de pesticides. Des discussions ont lieu, mercredi 14 mai, à Bruxelles au sein du comité sur la sécurité alimentaire de la Commission, notamment autour de cette substance. L'ONG espère son interdiction au niveau européen.

Alors que certains Etats membres ont pris position contre l'interdiction du flutolanil, comme la Pologne ou la République tchèque, "la France n'a pas apporté son soutien à cette proposition d'interdiction et, dès lors, fait partie des Etats membres qui ne permettent pas de faire avancer la situation", déplore Salomé Roynel. Le flutolanil "se dégrade en TFA, qui est un PFAS [un polluant éternel] très mobile, très soluble et, par ailleurs, suspecté d'être toxique pour la reproduction pour l'homme et aussi de créer des soucis de toxicité pour le foie".

Un produit horticole

Le flutolanil est utilisé pour enrober les semences, essentiellement en horticulture. "Ce n'est pas nécessairement une substance qu'on pourrait considérer comme essentielle pour l'agriculture française", juge la représentante du PAN.

Salomé Roynel juge que la frilosité d'Etats comme la France vient de l'effet en chaîne que pourrait déclencher cette interdiction. "Cela reviendrait à prendre un engagement, à faire la même chose pour tous les autres, soit plus de 30 sur le marché aujourd'hui", affirme-t-elle. Cependant, "pour nous, ça n'a pas de sens d'attendre. On est scandalisé, parce que ce sont les consommateurs qui sont exposés", conclut-elle.

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