Circulation différenciée à Marseille : "Les Marseillais ne savent même pas comment on s'y prend", déplore Samia Ghali
Marseille expérimente pour la première fois la circulation différenciée. Sami Ghali, sénatrice des Bouches-du-Rhône, estime que les Marseillais sont dans le déni. "Toutes les villes font des efforts. Nous, on attend le jour de la pollution".
Après Paris, Lyon, Annecy et Strasbourg, au tour de Marseille de mettre en place la circulation différenciée. La ville expérimente jeudi 27 juin pour la première fois ce dispositif pour lutter contre la pollution, conséquence de la canicule. Les véhicules les plus polluants (vignettes Crit'Air 4 et 5) seront interdits de circulation dans un périmètre du centre-ville. "C'est la première fois que ce genre de dispositif est mis en place parce que les Marseillais ne savent même pas comment on s'y prend, déplore Samia Ghali, sénatrice PS des Bouches-du-Rhône, sur franceinfo. On est malheureusement toujours dans le déni à Marseille. On fait toujours semblant de ne pas voir." Pour Samia Ghali, il n'y a pas que les voitures qui polluent à Marseille, 'il y a la question notamment des bateaux qui viennent et qui polluent le port".
franceinfo : Pourquoi est-ce que c'est la première fois que la circulation différenciée est mise en place à Marseille ? Il n'y a jamais eu une telle pollution dans la ville ?
Samia Ghali : Malheureusement, nous avons souvent des pics de pollution, même en plein hiver, ça nous est déjà arrivé à Marseille. Mais c'est la première fois que ce genre de dispositif est mis en place. Ce que je regrette, c'est qu'en réalité, il ne le sera pas vraiment, puisque les Marseillais ne sont même pas au courant et ne savent même pas comment on s'y prend. À Paris, les gens ont l'habitude, mais à Marseille, on ne sait toujours pas où aller récupérer sa vignette ou à quelle vignette on a droit.
Que faut-il déduire? Il y a eu un déni jusqu'à aujourd'hui, à Marseille ?
On est dans le déni total, on fait toujours semblant de ne pas voir. Toutes les villes font des efforts, comprennent et s'adaptent. Mais nous, on attend le jour de la pollution. Ce sont des policiers qui vont distribuer des flyers.. on marche sur la tête ! Normalement, on aurait dû prévenir les Marseillais en amont. Ils ne savent pas à quel moment il y a un pic de pollution ou pas. Vous croyez que les Marseillais regardent s'il y a un pic de pollution quand ils rentrent le soir chez eux ? Ce sont les autorités qui doivent les informer. Et quand on est informé, quand on sait qu'on ne doit prendre sa voiture avec la vignette jaune ou roug ou je ne sais quoi, on s'adapte. Mais pour cela, il faut avoir la culture de ces vignettes. Sauf qu'elle n'existe pas aujourd'hui à Marseille.
Il n'y aura donc aucune verbalisation ?
Il n'y a pas que des voitures qui polluent à Marseille, il y a aussi les bateaux qui viennent et qui polluent le port. Un bateau de croisière, c'est comme si on avait un million de véhicules dans la ville. Et aujourd'hui, des bateaux comme ça, il y en a eu 12 dans la journée. Donc ce n'est pas qu'une question de véhicules. Les gens qui vont travailler ne doivent pas être les seuls à payer l'addition. Ce que les autres ports d'Europe n'acceptent pas, il ne faudrait pas que ce soit nous qui les acceptions. Que les bateaux aient un fioul moins polluant dans les derniers kilomètres pour entrer dans les ports, voilà ce qu'il faudrait faire. Malheureusement, aujourd'hui, aucune contrainte n'est imposée aux bateaux de croisière. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est un rapport qui a été fait par le Conseil national de l'environnement, donc un service de l'Etat.
Avec cette canicule, il y a aussi la question de l'aménagement urbain : moins de béton plus d'arbres, des logements plus adaptés. Tout ça, c'est aussi une urgence ?
On est habitué à ce genre de chaleur à Marseille. On est habitué, mais là on manque d'air. Selon les endroits où l'on vit, la chaleur est encore plus prenante. Dans des cités où vous n'avez que du béton, la chaleur ressort la nuit et il fait aussi chaud que la journée. En plus, vous ne pouvez pas ouvrir vos fenêtres. Si vous ouvrez vos fenêtres, vous avez le bruit et quand les volets sont fermés vous étouffez. Je sais de quoi je parle, pour y avoir vécu.
À regarder
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter