L'eau qui coule du robinet est-elle toujours et partout conforme aux limites réglementaires ? Des données publiques, compilées et analysées par Générations futures et Data for Good, confirment que tous les foyers français ne sont pas égaux face à la qualité de leur eau courante. En partenariat avec les deux associations, franceinfo a réalisé ce moteur de recherche qui vous permet de consulter la synthèse des mesures effectuées au cours de l'année 2025 sur le réseau de distribution qui alimente votre domicile. Sur une même commune, les habitations peuvent être raccordées à des réseaux différents. Une cartographie publiée jeudi 16 octobre sur le site Dansmoneau.fr détaille les résultats d'analyses.
L'association Générations futures distingue cinq grandes catégories de polluants : les pesticides, les PFAS, les nitrates, le perchlorate et le chlorure de vinyle monomère. Pour chacune de ces substances, une limite de qualité est fixée sur la base des avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Pour les pesticides, le seuil de 0,1 microgramme par litre (µg/L) est dépassé dans près de 6% des réseaux d'eau, d'après les dernières données analysées par Générations futures. La limite réglementaire est plus basse, à 0,02 µg/L, pour la somme des 20 PFAS surveillés, ces substances chimiques, utilisées dans de nombreux objets pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou leur résistance à la chaleur.
Du côté des nitrates, il est déconseillé aux femmes enceintes et aux nourrissons de consommer de l'eau qui concentre plus de 50 µg/L de cette substance présente naturellement dans la nature, mais également rejetée par les activités agricoles et les industries chimiques. Moins connus, les sels de perchlorate, utilisés principalement dans les industries de l'armement et de l'aérospatial, ne doivent pas dépasser 4 µg/L d'eau pour les nourrissons de moins de 6 mois et 15 µg/L pour les femmes enceintes et allaitantes, d'après les recommandations du ministère de la Santé. Le seuil est bien plus strict pour le chlorure de vinyle monomère, un gaz qui provient de certaines vieilles canalisations en PVC, classé cancérogène certain. Au-delà de 0,5 µg/L, des restrictions de consommations peuvent être mises en place.
Une exposition inégale aux polluants
Les cartes produites par Générations futures et Data for Good montrent une répartition inégale des substances nocives sur le territoire. L'eau des régions agricoles du nord de l'Hexagone est plus polluée aux pesticides que le reste du territoire hexagonal. Les nitrates sont plus détectés dans les zones agricoles du bassin parisien que dans le reste de l'Hexagone. Des PFAS se retrouvent dans l'eau du robinet de certains territoires de la région lyonnaise, mais aussi de quelques communes du Grand Est. Chose plus étonnante, la surexposition du nord du territoire au perchlorate s'explique en partie par les combats de la Première Guerre mondiale, car c'est une substance qui peut se trouver dans la poudre des armes à feu. Toutes ces données seront mises à jour tous les mois sur le site internet du projet Dansmoneau.fr. Il est possible d'y consulter à la fois les dernières mesures réalisées, mais aussi des bilans pour chaque année depuis 2020.
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