Scandale des eaux contaminées : "Il faut aller au bout de la question pour écarter tous les enjeux sanitaires" pour Perrier, déclare le rapporteur de la commission d'enquête au Sénat

"On a écarté l'existence d'un risque sanitaire, en revanche ce qu'il se passe comporte un certain nombre d'enjeux sanitaires", déclare Alexandre Ouizille, sénateur (PS) de l'Oise et rapporteur de la commission d'enquête au Sénat sur la qualité des eaux en bouteille. Le sénateur était l'invité d'ICI Gard-Lozère (ex-France Bleu) jeudi 25 septembre pour réagir à la demande de l'association de consommateurs UFC Que-Choisir devant la justice de rappeler provisoirement toutes les bouteilles de Perrier, commercialisées par le groupe Nestlé Waters, ainsi que la suspension du label "eau minérale naturelle".

Le sénateur explique que "si vous avez des eaux qui, aujourd'hui, au niveau de la pureté originelle, ne sont plus garanties, Perrier fonctionne alors par des destructions sur sa chaîne de production". Il ajoute qu'"aucun cas de risque sanitaire lié à la commercialisation de Perrier" n'a été relevé aujourd'hui, mais qu'il faut aller "au bout de la question pour écarter tous les enjeux sanitaires de ce dossier."

"Avoir des aires de captage mieux protégées"

Alexandre Ouizille reconnaît en effet que l'appellation "eau minérale naturelle" par Nestlé est trompeuse : "Si la pureté originelle ne se retrouve pas, vous ne pouvez pas accéder à l'appellation 'eau minérale naturelle'", explique-t-il. "Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de commercialisation à Vergèze [dans le Gard, où un courrier du préfet révélé par la Cellule investigation de Radio France attestait d'une contamination régulière des forages, ndlr]. Une eau de boisson comme 'Maison Perrier', qui n'est pas une eau minérale naturelle, pourrait continuer de vivre, mais le Perrier eau minérale naturelle que nous connaissions, dans ce cas-là, serait en danger."

Le rapporteur de la commission d'enquête déclare vouloir aller encore plus loin, et faire en sorte que "ce label eau minérale naturelle ne soit pas aussi en péril ailleurs sur le territoire". Selon lui, il faut donc "mieux protéger la ressource originelle et avoir des aires de captage mieux protégées."

La justice doit rendre sa décision le 18 novembre prochain pour savoir si Nestlé pourra continuer d'utiliser son label "eau minérale naturelle" pour les eaux Perrier.