Ce qui va changer pour les bulletins de risques d'allergies aux pollens

Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), qui élabore actuellement les cartes de prévention, devrait être placé en liquidation judiciaire. Atmo France va prendre le relais.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des plans de colza, qui font partie des herbacées allergènes, dans l'Isère, en mars 2023. (ROMAIN DOUCELIN / AFP)
Des plans de colza, qui font partie des herbacées allergènes, dans l'Isère, en mars 2023. (ROMAIN DOUCELIN / AFP)

Les allergiques retiennent leur souffle. Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), l'association qui élabore les cartes de risque d'allergies aux pollens, est sur le point de disparaître. La structure de cinq salariés s'attend à être placée en liquidation judiciaire, mercredi 26 mars, par le tribunal de commerce de Lyon, a fait savoir son président Nicolas Visez. En cause : des défaillances de gestion et une mission "très mal" assurée, selon un rapport d'inspection administratif publié en janvier, qui a valu à l'association de perdre 600 000 euros de subventions. Franceinfo vous résume ce qui va changer après cette disparition.

Un nouvel indice va voir le jour

En plus de problèmes de gestion qui ont conduit à des signalements au procureur de la République en 2024, les cartes et bulletins des risques allergiques du Réseau national de surveillance aérobiologique reposaient sur un "dispositif mal structuré", selon le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). "Le dispositif de surveillance repose sur un réseau de capteurs lacunaire, qui est loin de couvrir l'ensemble du territoire national", peut-on encore lire.

Alors que les ministères de la Santé et de la Transition écologique ont dit souhaiter une "continuité du service de surveillance et d'information", un nouvel indice pollen national doit être lancé le 2 avril, avant un déploiement progressif "dans chaque région". Il sera produit par Atmo France et les associations agréées de surveillance de la qualité de l'air. Ces instances ne sont pas des débutantes : elles participent depuis 2016 avec l'Association des pollinariums sentinelles de France (APSF) à l'élaboration de l'outil publié par le RNSA.

Il proposera des prévisions sur trois jours

Dans un communiqué (PDF), Atmo France promet des "prévisions sur trois jours" : le jour-même, le lendemain et le surlendemain. "Livrer un indice fiable chaque jour et pour les deux jours suivants permet de suivre au plus près les personnes sensibles, et à terme d'être plus pertinents dans nos conseils aux élus locaux, par exemple sur les sujets de revégétalisation de cours d'école ou de plantation dans les plans d'urbanisme", fait valoir Catherine Hervieu, la présidente d'Atmo France.

L'indice sera établi pour six espèces de pollens (l'ambroisie, l'aulne, l'armoise, le bouleau, les graminées et l'olivier). D'autres doivent être intégrées dans le futur, comme le noisetier et le cyprès. Au niveau de la signalétique, outre l'appellation "indisponible", six seuils avec des couleurs distinctes sont définis : "très faible", "faible", "modéré", "élevé", "très élevé", "extrêmement élevé".

Il sera affiné grâce à l'intelligence artificielle

Le futur indice sera diffusé sur le site d'Atmo France à partir du 2 avril. A terme, grâce aux données issues de l'observatoire européen Copernicus, ces informations seront disponibles pour chaque commune.

Dans son communiqué, Atmo France se félicite d'une "méthodologie originale d'intelligence artificielle", fondée sur "des "modèles statistiques", des "mesures de pollens", des "prévisions météo" et des données issues de Copernicus. La modélisation de cet indice repose sur du "machine learning" et doit donc s'affiner continuellement.

"Sa précision s'améliorera ainsi d'année en année et pourra aussi s'accroître avec l'ajout de sources de data."

L'association Atmo France

dans un communiqué

Avant la généralisation à l'échelle nationale, ce mode de fonctionnement a déjà été testé dans les régions Centre-Val-de-Loire, Pays-de-la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Grand-Est, Hauts-de-France ou encore Normandie. Après de premiers essais locaux dès 2021, de premières cartes ont été diffusées en 2022 en Centre-Val-de-Loire.

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