Glyphosate : est-il dangereux ?
Le glyphosate est au cœur d'une polémique depuis quelques mois sur sa dangerosité. Il s'agit d'un élément chimique très largement présent dans les pesticides utilisés en France et dans le monde. Il est soupçonné d'être cancérogène, mais les autorités sanitaires peinent à s'accorder sur sa dangerosité.
C'est l'un des herbicides les plus utilisés par les agriculteurs et les apprentis jardiniers : le glyphosate. C'est aussi le pesticide le plus étudié par les experts scientifiques. Car depuis des années, il est soupçonné d'être nocif pour la santé. "C'est une substance suspectée d'être un perturbateur endocrinien, c'est-à-dire que lorsque une femme enceinte est exposée, cela peut induire des maladies qui apparaîtront plus tard dans la vie. Par exemple, certains cancers, certains problèmes de développement, certains problèmes de reproduction vont apparaître plus tard dans la vie", explique François Veillerette, directeur de Générations futures.
Glyphosate : des avis divergents selon les autorités
Ce risque cancérogène divise les experts depuis presque un an. La première alerte est lancée par le Centre international de recherche sur le cancer (IARC), affilié à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le 20 mars 2015, il classait le glyphosate "cancérogène probable pour l'humain" (groupe 2A). Un avis discuté quelques mois plus tard par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), au regard de nouvelles études. Et le 4 février 2016, c'est à son homologue français, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (Anses) de rendre les mêmes conclusions : "Le niveau de preuve de cancérogénicité chez l'animal peut être considéré comme limité." Des résultats dont se félicitent les industriels du secteur.
"Le rapport de l'Anses met en évidence un point clé : la matière active n'est pas classée comme « cancérigène probable » et ça c’est important parce qu’il met une opposition au rapport de l’OMS qui définissait le glyphosate comme « cancérigène probable », au même titre que d’autres produits type la viande rouge, le maté ou la coiffure", défend Emilien Guillot-Vignot, porte-parole de la plateforme Glyphosate-France.
Problème : le glyphosate est étudié comme seule substance active
La différence entre le rapport de l'Anses et celui de l'OMS est la méthodologie. C'est justement ce que contestent les associations spécialisées comme Générations futures. Elles jugent en effet les conclusions de l'Anses peu probantes, dans la mesure où le glyphosate a été étudié comme seule substance active.
"En réalité on n'emploie jamais le glyphosate seul sans les adjuvants qui sont en fait des détergents qui vont augmenter la pénétration de la substance active dans les cellules. C'est ce qui fait l'efficacité des désherbants à base de glyphosate, c'est qu'on y ajoute, mais c'est aussi ce qui fait la dangerosité du glyphosate. Donc étudier, évaluer le danger du glyphosate seul, ça n'a aucun sens puisque ce n'est jamais employé seul, mais toujours en présence de ces détergents qui augmentent l'efficacité, mais aussi le risque du mélange", précise François Veillerette de Générations futures. Dans ses conclusions, l'Anses elle-même reconnaît qu'"au-delà de la substance active, les co-formulants contenus dans les préparations à base de glyphosate soulèvent des préoccupations, en particulier la tallowamine."
Face à ces inquiétudes, la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, a demandé à l'agence de ré-examiner immédiatement l'ensemble des préparations contenant ces co-formulants. D'ici fin mars 2016, la commercialisation de produits à base de glyphosate pourrait même être interdite.
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