PFAS : "La vraie solution d'avenir, c'est d'arrêter d'utiliser et de fabriquer ces substances", insiste l'association Générations futures
"Il convient surtout d'aller vers une sortie des PFAS en soutenant ce projet de restriction des PFAS au niveau européen", plaide François Veillerette, directeur et porte-parole de l'association, jeudi sur franceinfo.
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"La vraie solution d'avenir, c'est d'arrêter d'utiliser et de fabriquer ces substances", a affirmé jeudi 19 septembre sur franceinfo François Veillerette, directeur et porte-parole de l'association Générations futures alors que 43% des échantillons d'eau du robinet testés par la cellule d'investigation de Radio France et le réseau France Bleu contiennent des PFAS, appelés aussi "polluants éternels".
Ces molécules chimiques qui s'accumulent dans l'organisme sont classées comme cancérogènes. Selon François Veillerette, le pire est à venir. Générations Futures a testé des échantillons d'eau de surface et d'eau souterraine provenant de dix pays de l'UE afin d'analyser la présence de TFA, un PFAS provenant des pesticides notamment : "On s'aperçoit qu'on le trouve quasiment partout sur le territoire à des niveaux bien supérieurs", explique-t-il.
franceinfo : On peut imaginer que ce n'est que le haut de l'iceberg ?
François Veillerette : C'est un très bon travail qui permet d'en savoir plus sur la présence des PFAS dans l'eau et dans l'eau du robinet notamment. Mais sur une famille de 14 000 PFAS, 20 ça ne fait pas beaucoup. Bien sûr, on ne va pas tester les 14 000, c'est impossible. Mais chez Générations futures, on a par exemple recherché un PFAS particulier qui s'appelle le TFA. Il vient de la présence de gaz fluorés ou la dégradation de certains pesticides fluorés. On s'aperçoit qu'on le trouve quasiment partout sur le territoire à des niveaux bien supérieurs que ceux trouvés dans votre travail. Là, on est plutôt à du 300, 500, 1 000 ou 2 000 nanogrammes par litre. Il y a une norme qui va entrer en vigueur bientôt en Europe. Quand on va commencer à prendre en compte le TFA dans le total des PFAS, les normes pour la distribution de l'eau potable vont être explosées.
On risque de ne pas rentrer dans les clous ?
Ni en France, ni ailleurs en Europe, on ne sera dans les clous dans un pourcentage très important du territoire. On a un souci à venir avec les PFAS et les autorités sanitaires au niveau européen le savent bien, surtout quand on va élargir la liste. Il convient de filtrer. Ça coûte très cher, un chiffre qui est supérieur à 200 milliards d'euros pour le traitement des PFAS dans l'eau pour l'Europe, ce qui est considérable, colossal. Mais il convient surtout d'aller vers une sortie des PFAS en soutenant ce projet de restriction des PFAS au niveau européen. Dans le sens de la législation européenne sur les produits chimiques, ça peut aller jusqu’à quasi l'interdiction. Il y a un stock de PFAS qui est là dans l'environnement, mais il faut d'urgence arrêter d'en rejeter à nouveau sauf à voir la situation s'aggraver encore.
Certains PFAS sont plus dangereux que d'autres ou c'est leur accumulation qui pose problème ?
J'ai envie de répondre les deux. Il y en a qui sont mieux connus que d'autres. Les anciens sont connus pour des risques cancérogènes, des risques hépatiques, mais pour des produits un peu moins connus, on parle d'effet sur la reproduction. On a encore des incertitudes sur les effets toxiques de certains. Il y a tellement de substances attestées que cela prend du temps pour avoir des certitudes.
"Je donnerais à peu près ma main à couper, sans grand risque que, parmi ces milliers de PFAS, il y en a un très grand nombre qui seront montrés toxiques par de nouvelles études dans les années qui viennent."
François Veillerette, directeur et porte-parole de l'association Générations futuressur franceinfo
Quand on a des produits toxiques et très persistants, on sait qu'on va avoir affaire à une situation totalement ingérable. Il faut d'abord arrêter d'en déverser dans l'environnement et puis essayer de gérer les choses, filtrer, interconnecter dans l'urgence. Mais ça, c'est un pis-aller. La vraie solution d'avenir, c'est arrêter de l'utiliser et de fabriquer ces substances qu'on n'aurait à mon avis jamais dû mettre sur le marché parce qu'elles sont absolument incontrôlables au vu de leur toxicité et de leur persistance extrême.
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