: Reportage Récupération d'eau de pluie, énergie solaire, notation de A à F... Comment les piscines tentent de devenir plus écologiques

Alors que des restrictions d'eau sont encore attendues dans les prochaines semaines pour faire face à la sécheresse dans certaines régions, l'économie de la piscine a-t-elle encore un avenir ? Les professionnels, qui fêtent les 60 ans de leur organisation, ne semblent pas en douter, mettant en avant un certain nombre d'innovations en place et à venir.

Avoir une piscine dans le jardin reste un rêve pour des millions de Français. Après le sud, le nord commence à s'équiper, mais la mode est aux mini-bassins de moins de dix mètres carrés, moins gourmands en eau, expliquent les professionnels. "Entre Bordeaux et Lyon, on voit qu'il y a beaucoup de maisons individuelles qui ne sont pas encore équipées et il y a énormément de demandes sur le nord de la France", développe Stéphane Figueroa, président de la fédération des professionnels de la piscine.

Depuis les sécheresses des étés 2022 et 2023, le chiffre d'affaires des accessoires est en hausse de 18%, comme pour les couvertures et abris de piscine, censés réduire de moitié l'évaporation de l'eau. "Il y a différentes innovations, notamment des abris qui collectent l'eau de pluie pour renvoyer cette eau dans le bassin. Vous avez des abris qui permettent de chauffer de 5 à 6 degrés, naturellement, grâce à l'énergie solaire, donc le calcul est vite fait pour le consommateur qui se dit qu'il retrouvera la rentabilité de son équipement acheté au départ", avance Frédéric Marmande, président du groupe spécialisé Abridéal.

Des notes de A à F

Mais depuis deux ans, mauvaise passe pour les piscines. La crise de la construction ralentit le marché et les détracteurs sont de plus en plus nombreux. La réponse des constructeurs est de donner volontairement une note à leur matériel, étiqueté de A à F, comme des réfrigérateurs ou des télévisions. Progressivement, ce sont les piscines tout entières qui seront notées, selon Joëlle Pulinx, déléguée générale de la fédération professionnelle.

"Une pompe à chaleur va par exemple être classifiée, on va observer son coefficient de restitution et regarder pour un kilowatt utilisé, combien elle va en restituer. Pour une couverture de piscine, on va regarder son caractère isolant et la manière dont elle va limiter l'évaporation. Ensuite, il y a des formules un peu savantes qui vont permettre de donner une note à l'ensemble de la piscine", détaille Joëlle Pulinx. Cela se fera grâce à un logiciel que les professionnels apprennent à utiliser, avec l'objectif d'afficher les premières notes globales dès cet été.