: Vidéo "Les huit premières années, ça a été un cauchemar" : la famille de Théo Grataloup veut faire interdire le glyphosate, auquel ils attribuent les malformations du jeune homme
Un jugement très attendu va tomber jeudi 31 juillet sur les effets potentiels du glyphosate sur la santé. C’est l'affaire Grataloup, du nom d’un jeune homme souffrant de malformations. Sa mère pense qu’elles sont dues à l’utilisation d’un désherbant pendant sa grossesse. Les enjeux sont cruciaux.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Il vient d'avoir 18 ans et feuilleter l'album de famille, c'est revivre des années de combat. Théo Grataloup est né avec une malformation de l'œsophage et du larynx. Il a subi au total, depuis sa naissance, 55 opérations. "Les huit premières années, ça a été vraiment un cauchemar. Toute la famille était en mode survie" témoigne Sabine, la mère de Théo.
Le jeune homme vit avec une trachéotomie. Il respire grâce à un trou dans sa trachée. Il n'a pas de corde vocale. Mais il arrive à s'exprimer malgré tout. "J'ai une vie pratiquement normale, mais ce qui me fait peur, c'est pour la suite. Je vais ressentir bien plus le problème. C'est ce que m'impose ma formation pour mon futur métier, par exemple, ma vie professionnelle", se désole Théo.
Un combat qui dure depuis des années
En août 2006, alors qu'elle est tout juste enceinte mais ne le sait pas encore, Sabine Grattaloux répand sur cette parcelle où elle dresse des chevaux un désherbant à base de glyphosate. Elle utilise alors un pulvérisateur en suivant les préconisations du fabricant. La mère explique : "Vous avez beau le mettre avec le bout de la lance, vous respirez quand même les vapeurs du produit. J'étais enceinte, mais je ne le savais pas. Je m'en suis rendu compte à la fin du mois d'août que j'étais enceinte. Malheureusement, c'était trop tard".
Première victoire pour la famille en 2022. Le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides établit un lien possible entre les malformations de Théo et le glyphosate. Nouvelle étape en avril dernier, les Grataloup assignent au civil Bayer-Monsanto, fabricant du glyphosate, devant le tribunal judiciaire de Vienne. Le jugement sera connu jeudi 31 juillet.
Bayer réfute sa responsabilité
"On attend réellement une décision que Bayer-Monsanto soit réellement, officiellement et légalement reconnu comme responsable des malformations de notre fils. Également de permettre d'alerter encore plus, si nécessaire, l'opinion que ces produits sont dangereux et qu'ils ne doivent pas être utilisés", souligne le père de Théo, Thomas Grataloup.
Solicité, Bayer n'a pas souhaité s'exprimer. Dans un communiqué, le groupe indique que dans des conditions normales d'usage, le glyphosate ne présente pas de risque pour la santé humaine. Dans l'attente de la décision du tribunal, Théo Grataloup et ses parents se disent confiants dans la justice.
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