: Interview Euro 2025 : "100 sélections, c’est assez ouf ! C’est une fierté", savoure Grace Geyoro
La milieue de terrain du Paris Saint-Germain honore sa centième sélection sous le maillot de l’équipe de France, samedi soir face à l’Angleterre.
La milieue de terrain Grace Geyoro fait partie des murs de la maison équipe de France. À 28 ans, elle va rejoindre, samedi 5 juillet, contre l’Angleterre, la famille très restreinte des centenaires sous le maillot bleu. Un anniversaire qu’elle pourrait fêter avec le brassard de capitaine autour du bras, en l’absence de Griedge Mbock, blessée et forfait pour la rencontre.
"Je n’y avais pas pensé, vous m’avez donné une bonne idée, peut-être que cela fera partie de ma réflexion pour attribuer le brassard", a glissé malicieusement le sélectionneur national Laurent Bonadei en conférence de presse d’avant-match, ajoutant plus sérieusement : "Cent sélections en équipe de France, c’est quand même quelque chose, et elle a encore de belles années devant elle. Grace fait une très belle préparation, je la trouve de plus en plus épanouie. Lors de ma prise de fonctions, je lui avais dit que je ne la lâcherai pas, que ce soit dans les bons ou les mauvais moments. Elle avait des caps à franchir. Aujourd’hui, on a une joueuse qui est en pleine possession de ses moyens, et tant mieux pour l’équipe de France." Pour franceinfo, Grace Geyoro évoque sa "centième" et son rôle au sein des Bleues.
franceinfo : Vous êtes devenue avec le temps une des taulières de cette équipe de France, quel est votre rôle ?
Grace Geyoro : J’ai ce rôle de leader sur le terrain. Un leader technique tout d’abord, il y aura des moments où il faudra mettre le pied sur le ballon. Ça va être mon rôle, on ne pourra pas tout le temps jouer vite, il faudra calmer le rythme. Et en dehors des terrains, j’aurai aussi un rôle notamment auprès de la jeune génération, pour leur donner des conseils. Prendre aussi la parole dans le vestiaire, même si ce sont des choses que je fais déjà assez naturellement et je le faisais encore plus naturellement en club [au PSG], maintenant il faut que j’arrive à le mettre encore plus en pratique en équipe de France parce que je sais qu’il y a des joueuses qui comptent sur moi et qui savent que j’ai déjà fait plusieurs compétitions internationales. Et là face à l’Angleterre, normalement, ça sera ma centième.
Cent sélections, ce n’est pas rien..!
Ce n’est pas rien en effet ! (Rires) J’ai cette expérience, je sais comment aborder ce genre de compétitions. Comme je le dis souvent : il y a des moments un peu plus difficiles, il ne faut pas s’attendre à ce que ce soit simple. Non, les équipes se préparent, elles viennent aussi avec cet objectif-là, c’est la guerre (sourires).
Qu’est-ce que cela représente pour vous ce cap symbolique de cent sélections ?
Je ne sais pas si je m’en rends compte, car cela passe tellement vite. Du premier jour où je suis arrivée, je m’en souviens, c’était face à l’Afrique du Sud [le 22 janvier 2017], jusqu’à aujourd’hui, je me dis "wow, ça passe hyper vite, c’est une fierté". Quand tu commences ta carrière, tu ne te dis pas déjà que tu seras en équipe de France, et que tu auras entre 50 et 100 sélections. C’est assez ouf et j’essaye vraiment de profiter.
"je prends tellement de plaisir à défendre ces couleurs-là, en plus dans ce groupe où il y a cette facilité pour continuer à s’épanouir, je savoure !"
Grace Geyoroà franceinfo
Pensez-vous avoir atteint ce fameux âge de la maturité ?
J’y suis, je pense. Je le ressens, je suis arrivée jeune, j’ai eu cette chance d’être accompagnée par des joueuses plus expérimentées. C’est désormais à mon tour d’avoir ce rôle-là, d’être aux côtés de la jeune génération… Tu vieillis quoi, tu prends de l’expérience, de l’âge, si je suis encore là, je me dis que c’est une chance. C’est du kiff !
Le maître-mot de cette équipe de France, c’est le vivre ensemble, l’unité. Parlez-nous de cette vague prise à Biarritz lors du stage de préparation…
C’est symbolique, au moment où on l’a fait, on se demandait pourquoi on allait dans l’eau, il faisait froid, il y a des vagues de malade. On n’était pas sereines, c’était le matin. Tu n’étais pas bien réveillée et tu te prends une vague dans la tête, on ne peut pas dire qu’on avait un grand sourire. Mais cela va nous servir. Malgré les vagues, on devait rester soudées, accrochées, personne ne devait tomber. C’est très significatif pour l’Euro, car il y aura aussi des moments où on prendra des vagues, on sera peut-être menées, comment allons-nous réagir ? On ne le sait pas. Ce sera ensemble, main dans la main, il va falloir se relever et s’accrocher.
"Notre cri de guerre c’est "ensemble", maintenant il faut que cela se concrétise sur le terrain. Ce n’est pas une simple phrase, le groupe vit très bien, on prend beaucoup de plaisir à être ensemble, à jouer ensemble, à se battre les unes pour les autres."
Grace Geyoroà franceinfo
Un nouveau projet de jeu a été mis en place depuis plusieurs mois par le sélectionneur de l'équipe, Laurent Bonadei, qu’est-ce qui vous plait dans celui-ci ?
On arrive vraiment à s’identifier au projet de jeu, un mélange entre possession du ballon et jeu de transition, un projet qui nous correspond, avec les joueuses que nous avons. Que ce soit devant ou derrière, on a des éléments techniques, mais très athlétiques aussi. On arrive vraiment à s’imprégner et à s’épanouir, ce qu’on est arrivées à faire assez rapidement. On a rendu des copies très intéressantes. Maintenant, il y a encore des petits réglages. Parfois on ne pourra pas poser notre jeu, il faudra s’adapter et être costaudes. Franchement, il y a plein de points positifs avant cet Euro, il faut qu’on arrive avec le plein de confiance. À titre personnel, je me sens plus épanouie. Certes, il y a un cadre strict, mais il nous laisse de la liberté à l’intérieur de ce cadre. Je n’aime pas forcément être figée, là je peux me déplacer, dézoner. Cela manquait, d’une manière générale, à notre équipe qui était très scolaire. On l’a toujours été mais parfois, pour gagner, il faut avoir ce coup de folie et ce côté un peu plus entreprenant.
Comment situez-vous les Bleues dans cet Euro ?
On n’est pas favorites, on n’a rien gagné. Il faut avoir cette humilité de dire qu’on a encore rien gagné. On a tout à prouver, il faut arriver avec cette volonté de vouloir montrer qui est l’équipe de France. On n’est parvenues à le montrer durant toutes ces années car on a été souvent éliminées en quarts de finale. Quand on voit l’équipe qu’on n’a, ce n’est pas assez. On sort d’un très beau début de Ligue des nations [sept victoires en autant de matchs], mais on n’est pas pour autant favorites.
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