Nouvelles accusations contre l'abbé Pierre : "On découvre un homme qui était un grand malade mental", réagit sœur Véronique Margron

La présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France demande l'ouverture de toutes les archives pour laisser les chercheurs travailler.

Article rédigé par franceinfo
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Sœur Véronique Margron, à Paris, le 13 décembre 2022. (BRUNO COUTIER / BRUNO COUTIER)
Sœur Véronique Margron, à Paris, le 13 décembre 2022. (BRUNO COUTIER / BRUNO COUTIER)

Après de nouvelles révélations sur l'Abbé Pierre dans le livre-enquête L'abbé Pierre, la fabrique d'un saint (Allary Editions) qui paraît jeudi 17 avril, dans lequel on apprend notamment que le Vatican était au courant dès l'automne 1955, sœur Véronique Margron, théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, réagit vivement, jeudi matin, sur franceinfo : "On est complètement hallucinés, on découvre un homme qui était un grand malade mental."

"On est à nouveau complètement atterrés", reconnaît d'abord la théologienne. "C'est sûr que l'Église doit rendre des comptes. Emmaüs peut-être aussi, ou les deux. Mais quelqu'un doit des comptes bien évidemment à ces enfants et ces femmes. Ces victimes n'auraient jamais dû l'être", ajoute-t-elle. L'ouverture des archives est l'étape qui doit suivre d'après sœur Véronique Margron : "Cette résistance est immorale (...) Ces archives doivent être ouvertes, les chercheurs doivent pouvoir travailler."

"C'est la moindre des choses qu'on doive aux victimes, à l'Église et à la société."

Sœur Véronique Margron

à franceinfo

Et puis, il est grand temps, selon sœur Véronique Margron, de rétablir la vérité et de mettre un vrai visage sur l'abbé Pierre : "Se dire que cet homme a été une si grande personnalité, adulée, portée aux nues par le mouvement Emmaüs et la société, par l'Église aussi comme cette sorte de symbole de défense des pauvres, des plus vulnérables, ce ne sont pas seulement les bras qui nous en tombent, c'est plus que ça (...) Je ne sais pas comment une telle conspiration du silence, passive et active a mené en effet à cette fabrique."

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