"Franchement, c'est la merde à Brétigny" : avant le déraillement de 2013, un cheminot tirait déjà la sonnette d'alarme
"Le Parisien", qui a eu accès à des documents du dossier, fait le récit d'une catastrophe annoncée.
"L'histoire ne pouvait se terminer que par un drame". Dans un article publié lundi 9 mai, Le Parisien, qui a pu consulter des documents du dossier, détaille l'enchaînement d'erreurs et de négligences qui ont conduit au déraillement mortel du train Paris-Limoges le 12 juillet 2013 à Brétigny-sur-Orge (Essonne). "L'arbre des causes qui ont conduit au drame apparaît de plus en plus clair et s'oppose à la thèse d'un accident 'imprévisible', soutenue par la SNCF", écrit le quotidien, alors que les familles doivent être reçues dans la journée par les trois juges d'instruction chargés du dossier.
Tout commence en 1991. Cette année-là, le TJD 6/9, l'aiguillage où s'est produit l'accident, est installé. Selon les informations du Parisien, dès le départ, cette installation pose problème, avec des soucis de "géométrie de voies" et un terrain, en glaise, qui complique l'entretien. En 2009, un expert de la SNCF, Alain Delaunay, diagnostique ces erreurs de conception. "Ce n'est pas un seul appareil qui était mal posé mais l'ensemble des appareils (...) Il fallait tout reposer correctement", a confié une cadre de la SNCF aux enquêteurs. Une réfection qui ne sera jamais réalisée.
"Franchement, c'est la merde à Brétigny"
Ces problèmes conduisent la SNCF à remplacer régulièrement une pièce de l'aiguillage, celle à l'origine de l'accident. Entre 2001 et 2006, ce cœur de traversée droit est changé trois fois. Mais à partir de 2006, cette pièce n'est plus changée, malgré la découverte d'une fissure en 2008. Pour les juges d'instruction, la SNCF n'a pas contrôlé cette pièce. "Ils soupçonnent même des cheminots d'avoir falsifié des documents ou produit des faux pour tenter de masquer cette faute", écrit Le Parisien.
Le mauvais état de cette voie était de toute façon connu, comme le montrent des témoignages et des textos recueillis par les enquêteurs. "Franchement, c'est la merde à Brétigny. Ça pète dans tous les sens. [...] Mais il reste encore tellement de boulot ! Je suis usé", écrit un jeune dirigeant de proximité du secteur ferroviaire. C'était le 3 juillet 2013, neuf jours avant le drame.
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