Collision mortelle à Millas : les différentes versions autour des barrières de sécurité du passage à niveau
Des témoignages recueillis après l'accident entre un train et un bus scolaire à Millas (Pyrénées-Orientales) qui a fait cinq morts évoquent "très majoritairement" des "barrières fermées", a indiqué vendredi soir le procureur de la République de Marseille. Toutefois, la conductrice du bus a donné une version différente à son employeur.
Défaillance technique, erreur humaine... Au lendemain de la collision entre un bus scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales), jeudi 14 décembre, dans lequel au moins cinq enfants ont été tués, les témoignages sur le fonctionnement des barrières du passage à niveau sont contradictoires à ce stade de l'enquête.
Au moment où le bus a traversé les voies, les barrières étaient-elles levées ? Les réponses de la conductrice du bus, des témoins de l'accident, de la SNCF, à cette question ne sont pas concordantes. Voici les différentes versions données aux médias et aux enquêteurs.
Ce que dit la conductrice du bus
La conductrice, grièvement blessée dans l'accident, est hospitalisée. Elle n'a pas encore été entendue par les enquêteurs. Mais le gérant de l'entreprise de transport dit avoir recueilli la version des faits de son employée, vendredi, selon laquelle la voie était libre. "J'ai pu parler de l’accident avec elle", raconte Lilian Faur à France 3 Occitanie. "Elle m’a dit que rien n’interdisait de passer, qu’elle s’est engagée sur le passage à niveau normalement quand tout à coup le bus a été violemment percuté. Ensuite c’est le trou noir, elle ne se souvient de plus rien et se réveille à l’hôpital", témoigne Lilian Faur. Son frère, Christian Faur, également gérant de la société de transports ajoute : "Elle nous a expliqué avoir traversé en toute confiance et en toute sérénité le passage à niveau, barrières ouvertes et feu clignotant éteint."
Une version également livrée par des collégiens présents dans le bus. Ainsi, la grand-mère d'une des victimes, interrogée par France 3, abonde : "Elle a tout vu. La barrière ne s’est pas refermée, elle est restée ouverte. Le clignotant rouge, ça s’allume normalement. Là, il ne s’est pas allumé. Alors la conductrice est passée, elle s’est arrêtée à moitié et c’est là que le train l’a percuté." Le père d'un élève, Samuel Conegero, explique avoir demandé une photo des lieux de l'accident : "La barrière est complètement relevée et il n'y a pas de barrière cassée", dit-il à BFMTV.
"Il y avait une barrière levée", a également indiqué Robert Taillant, le maire du village voisin de Millas, Saint-Féliu d'Avall.
Ce que dit la SNCF
A la suite des déclarations de l'employeur de la conductrice du bus, la SNCF s'est déclarée "choquée par les accusations particulièrement graves qui viennent d'être formulées à son encontre". Des accusations énoncées selon elle "sans aucun élément tangible de preuve" mais avec "un but purement polémique". Dans un communiqué, la compagnie ferroviaire se dit encore "choquée qu'un des protagonistes s'autorise à de telles accusations publiques, formulées alors que les enquêtes indépendantes conduites sous l'autorité de la justice, viennent d'être engagées".
Jeudi, la SNCF avait indiqué que "selon des témoins, le passage à niveau a fonctionné normalement, mais il faut évidemment que cela soit confirmé par l'enquête".
Un autre témoin interrogé par BFMTV, Georges Barry, qui était au volant de son véhicule au moment où le TER entre en collision avec le bus scolaire, est formel sur les circonstances de l'accident. De son côté, à contre-sens du chemin suivi par l'autocar, "les barrières étaient baissées, on a vu le train arriver, on a vu le bus s'engager".
Ce que dit le procureur de la République
Au cours d'une conférence de presse, vendredi soir, le procureur de la République de Marseille a souligné que les témoignages recueillis ne sont "pas concordants", toutefois ils évoquent "très majoritairement" des "barrières fermées". Mais les témoins n'ont pas tous été entendus, souligne Xavier Tarabeux, ajoutant que 14 auditions avaient été menées jusqu'ici.
Les contrôles d'alcoolémie des conducteurs du train et du car scolaire sont négatifs, ajoute le procureur, qui a aussi constaté que la vitesse du TER était de 75 km/h sur un tronçon où la vitesse maximale autorisée était de 100 km/h. "La configuration des lieux exclut une vitesse excessive du [car] scolaire", a-t-il ajouté.
L'audition de la conductrice, âgée de 46 ans, "n'a pas pu avoir lieu à l'heure où je vous parle", précise Xavier Tarabeux, indiquant : "On ne sait pas pourquoi le [car] s'est arrêté sur les voies."
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