Crash aérien à Washington : ce que l'on sait de la collision entre un avion de ligne et un hélicoptère, qui a fait 67 morts
L'accident, mercredi, aurait "absolument" pu être évité, a affirmé jeudi le ministre américain des Transports, Sean Duffy.
Les États-Unis face à une tragédie aérienne. Un hélicoptère militaire et un avion de ligne d'American Airlines, avec 64 personnes à bord, sont entrés en collision dans le ciel de Washington, près de l'aéroport national Ronald-Reagan, mercredi 29 janvier dans la soirée, avant de s'abîmer dans le fleuve Potomac. Cet accident rare a déclenché des opérations de secours complexes dans des conditions délicates. Avec un bilan de 67 morts, il s'agit de la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis novembre 2001. Franceinfo fait le point sur la situation.
Un avion commercial et un hélicoptère militaire impliqués
Selon les premiers éléments du régulateur américain de l'aviation (FAA), un avion du constructeur Bombardier exploité par la compagnie PSA, filiale régionale d'American Airlines, "est entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky UH-60, alors qu'il s'approchait de l'aéroport Ronald-Reagan pour y atterrir à 21 heures (3 heures, heure française). Ce dernier se situe en lisière de Washington et du fleuve Potomac. Un témoin interrogé par CNN, qui circulait sur une route qui longe l'aéroport, dit avoir vu l'avion "s'incliner (...) à plus de 90 degrés" et "un flot d'étincelles".
L'avion commercial venait de Wichita (Kansas) et était presque plein, avec 60 passagers et quatre membres d'équipage, pour une capacité maximale de 78 personnes. Il abritait notamment des patineurs artistiques, des coachs et des membres de leur famille, selon la fédération sportive américaine de patinage, citée par CNN. Ils revenaient d'un événement organisé en marge des championnats nationaux à Wichita. Selon des agences russes, le couple de patineurs Evgenia Chichkova et Vadim Naumov, champions du monde en 1994, se trouvait à bord, tout comme "d'autres de nos concitoyens" selon le Kremlin.
L'hélicoptère militaire, lui, effectuait un "vol d'entraînement", a fait savoir une porte-parole de l'armée américaine, dans un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense américain, Pete Hegseth. Cet appareil est connu sous le nom de Black Hawk et peut transporter jusqu'à 15 personnes. Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à son bord au moment de la collision.
La tour de contrôle a tenté de prévenir l'hélicoptère
L'hélicoptère avait été alerté de la présence d'un vol sur sa trajectoire par la tour de contrôle, selon une bande sonore des échanges au sein de celle-ci, dont le contenu est rapporté par l'AFP. "Pat 2-5, avez-vous le CRJ en visuel ?", entend-on dire un contrôleur, qui demande au pilote de l'appareil militaire s'il voit l'avion. "Pat 2-5, passez derrière le CRJ", enjoint ensuite le contrôleur. Des exclamations d'angoisse peuvent ensuite entendues, une voix demandant : "La tour, avez-vous vu ça ?" "J'ai juste vu une boule de feu et puis il a disparu", ajoute un autre contrôleur après la collision.
Une enquête a été lancée par l'armée et le ministère de la Défense pour éclaircir les circonstances de ce crash, a annoncé Pete Hegseth. "Tout était normal dans les moments qui ont précédé" la collision, a assuré le secrétaire aux Transports américain, Sean Duffy, lors d'une conférence de presse jeudi. Il n'y a pas eu de "rupture" des communications entre les contrôleurs et aucun des deux appareils, et leurs plans de vol n'étaient "pas inhabituels", des hélicoptères militaires circulant régulièrement le long du fleuve Potomac, a-t-il précisé.
Un rapport préliminaire du régulateur américain de l'aviation (FAA), cité par le New York Times et NBC News, estime que l'effectif de la tour de contrôle "n'était pas normal pour cette heure de la journée et ce volume de trafic" aérien. "Le contrôleur qui s'occupait des hélicoptères dans la zone de l'aéroport mercredi soir donnait aussi des instructions aux avions qui atterrissaient et décollaient des pistes (...) Ces fonctions sont typiquement assignées à deux contrôleurs, plutôt qu'à un seul", critique encore la FAA. A ce stade, "nous n'avons pas assez d'éléments pour être en mesure d'établir" les causes de l'accident, a toutefois observé l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB).
Un bilan de 67 morts
Une très vaste opération de recherche et de sauvetage impliquant la police et les pompiers a été rapidement lancée dans le fleuve Potomac. "Les deux appareils sont dans l'eau", a confirmé la maire de Washington lors d'un point-presse organisé à l'aéroport. La nouvelle ministre à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a déclaré sur X qu'elle "déployait toutes les ressources disponibles des gardes-côtes pour des opérations de recherche et de secours". Un travail compliqué par la nuit ainsi que par le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le fleuve, selon le chef des pompiers de Washington, John Donnelly.
Jeudi matin (à l'heure de Washington), ce dernier a déclaré que les secours avaient peu d'espoirs de repêcher des rescapés. "Vingt-sept corps de passagers de l'avion et un corps d'une personne se trouvant à bord de l'hélicoptère ont été retrouvés", a précisé John Donnelly lors d'une conférence de presse. "Malheureusement, il n'y a pas de survivant", a annoncé plus tard lors d'un point presse le président américain, Donald Trump, après avoir observé une minute de silence pour les victimes.
L'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages au moins jusqu'à jeudi matin.
Une catastrophe qui "aurait dû être évitée" selon Donald Trump, qui accuse les démocrates
"Que Dieu les bénisse" a d'abord réagi Donald Trump dans un communiqué, disant avoir été "pleinement informé du terrible accident". Puis, dans un message sur sa plateforme Truth Social, il a estimé que la catastrophe aérienne "aurait dû être évitée" si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion par cette "nuit claire" sur Washington. "PAS BON", a tonné en majuscules le président des Etats-Unis. Jeudi, le secrétaire aux Transports américains a exprimé le même sentiment lors d'une conférence de presse : "Est-ce que je pense que cela aurait pu être évité ? Absolument", a déclaré Sean Duffy.
Le président américain a également mis en cause ses prédécesseurs démocrates et les programmes faisant la promotion de la diversité dans la catastrophe aérienne. "J'ai donné la priorité à la sécurité. Obama et Biden et les démocrates ont mis la politique en premier", a-t-il attaqué, s'en prenant aux programmes qui promeuvent la diversité au sein de l'administration américaine, et notamment de l'agence fédérale de l'aviation (FAA). Pete Buttigieg, ancien ministre des Transports sous la présidence de Joe Biden, a qualifié cette mise en cause d'"abjecte".
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