Crash de la Germanwings : "J'ai eu besoin de plus de 30 années d'expérience en gendarmerie pour coordonner la totalité des groupes de forces mobilisés", se souvient David Galtier, 10 ans après
Le 24 mars 2015, le copilote de l'Airbus A320 de la Germanwings a volontairement précipité l'avion sur un massif des Alpes, tuant les 144 passagers et les 5 autres membres de l'équipage. David Galtier était à l'époque le commandant de la région de gendarmerie Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
"J'ai eu besoin de plus de 30 années d'expérience en gendarmerie pour essayer de coordonner la totalité des groupes de forces mobilisés", se souvient David Galtier, 10 ans après le crash de la Germanwings, invité d'"ici Provence" (ex-France Bleu) lundi 24 mars.
Il est 10h41, lorsque l'Airbus A320 de la Germanwings s'abîme dans le massif des Trois-Evêchés, près de la commune du Vernet dans les Alpes-de-Haute Provence, le 24 mars 2015. Un drame dans lequel ont péri 144 passagers et six membres d'équipage, venus de 18 pays différents. L'avion effectuait la liaison entre Barcelone et Düsseldorf. Le copilote, Andréas Lubitz, le 150e mort mais pas considéré comme victime, a volontairement précipité l'Airbus A320 de la compagnie allemande, filiale de la Lufthansa.
À cette époque, David Galtier, aujourd'hui vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, était commandant de la région de gendarmerie Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Il y avait "beaucoup de solidarité qui était exprimée par les habitants de ces communes. J'ai vu des scènes très émouvantes de personnes qui étaient accueillies", se souvient-il.
"Il n'y a plus rien"
Surtout, il se souvient du lieu sans carcasse d'avion réelle, il avait été pulvérisé dans le crash. "Nous avons pendant plusieurs minutes tourné autour du site sans pouvoir être avec certitude sur le lieu de la catastrophe tant le spectacle qui était devant nous était incroyable", décrit-il.
David Galtier arrive sur place vers 13h avec le procureur mais trouve "au plus un hublot avec deux roues de l'avion, et tout le reste, la montagne parsemée de débris de métaux qui se reflètent dans cette espèce de pâle soleil sur la colline, c'était absolument incroyable puisqu'il n'y a plus rien". Sous la violence du choc, l'avion s'est désintégré et les débris s'étalent sur plusieurs kilomètres. Difficile de se rendre compte qu'un Airbus s'est crashé, "on ne peut pas imaginer qu'un avion de plus de 40 mètres de long disparaisse totalement dans la colline", poursuit-il.
Opération hors-norme
Ensuite, David Galtier a dû coordonner une opération hors-norme. "J'ai eu besoin de plus de 30 années d'expérience en gendarmerie pour essayer de coordonner la totalité des groupes de forces mobilisés. Ce n'est pas simple". Sur le site, il y avait "jusqu'à plus de 1 000 gendarmes sur le site et plus de 400 en moyenne pendant près d'un mois. C'était une opération assez extraordinaire".
Il se dit certain qu'il n'oubliera "jamais" cet événement et la voix du copilote qu'il a dû scripter pour l'enquête. "Il s'agissait d'un crime, on le sait, voire d'un assassinat programmé, prémédité. Il y a cette voix, ces bruits dans le cockpit qui montrent sans doute quel a été le sentiment de l'équipage qui savait vraisemblablement ce qui allait se passer, beaucoup moins les passagers, fort heureusement, se remémore-t-il. C'est le pilote lui-même qui a compris que son copilote s'était enfermé à dessein dans son cockpit et qu'il allait fracasser l'avion contre la montagne".
Un monument en forme sphérique a été érigé sur place avec 149 plaques de métal qui symbolisent les 149 victimes. Une cérémonie d'hommage commence est organisée lundi au Vernet, une minute de silence sera observée, en présence de nombreuses familles des victimes. 400 personnes sont attendues sur place selon le maire de Prads-Haute-Bléone, la commune sur laquelle le crash a eu lieu.
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