Affaire Adama Traoré : le Défenseur des droits avait cherché à interroger deux témoins-clés il y a quatre ans, en vain
"Les juges d’instruction ont pris quatre ans pour tirer les mêmes conclusions, malgré notre demande", a regretté l'avocat de la famille d'Adama Traoré, maître Yassine Bouzrou.
Alors que les juges d'instruction de l'enquête sur les conditions de la mort d'Adama Traoré lors de son interpellation en juillet 2016 vont entendre deux témoins-clés en juillet 2020, quatre ans après les faits, le Défenseur des droits avait lui-même cherché à les interroger en octobre 2016 juste après les faits, mais en vain, selon des documents dont franceinfo a eu connaissance, confirmant des informations du journal Le Parisien.
L'avocat de la famille d'Adam Traoré, maître Yassine Bouzrou, regrette que "dès 2016, le Défenseur des droits avait compris qu’il fallait entendre des témoins importants. Les juges d’instruction ont pris quatre ans pour tirer les mêmes conclusions, malgré notre demande".
Le Défenseur des droits avait en effet convoqué l'homme de 38 ans chez qui Adama Traoré s'était réfugié quelques minutes avant son interpellation − et qui n'a été entendu qu'une fois pas les gendarmes − ainsi qu'une femme qui a assisté à l'interpellation dans la rue, selon les déclarations d'un gendarme.
Des auditions initialement fixées en octobre 2016
Dans une lettre adressée à une juge d'instruction le 17 octobre 2016, que franceinfo a pu consulter, le Défenseur des droits explique que leurs auditions "avaient été fixées durant la semaine du 3 octobre 2016 et nous avions plus particulièrement adressé deux convocations aux intéressés pour la date du 6 octobre. Toutefois, [l'homme] nous a appelés pour nous indiquer qu'il se trouvait à l'étranger. Nous avons donc convenu d'une nouvelle date d'audition le 2 novembre 2016".
"Concernant [la femme], celle-ci ne s'est pas présentée à sa convocation et il n'a pas été possible de la joindre par téléphone, dans la mesure où aucune coordonnée téléphonique n'apparaît à son nom dans la procédure", explique-t-il encore. Contacté, le Défenseur des droits n'a pas souhaité commenter une instruction en cours.
Les deux juges ont annoncé aux familles, début juin, leur intention d'entendre ces deux témoins, après avoir pris connaissance d'une contre-expertise, demandée par la famille Traoré, qui met en cause le plaquage ventral des gendarmes dans la mort d'Adama Traoré.
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