"Il faut que l'Etat nous aide !" : après les violences urbaines, Montargis à l'heure de la reconstruction
Le maire de la ville du Loiret, durement touchée par les violences urbaines déclenchées par la mort de Nahel, estime que la facture s'élève entre 5 et 10 millions d'euros.
Le gouvernement dévoilera ce jeudi, à l'issue du Conseil des ministres, son projet de loi d'urgence pour accélérer la reconstruction, après les violences urbaines qui ont touché plusieurs villes en juin. L'exécutif entend débloquer des aides rapidement et lever certains blocages pour éviter des retards.
Des aménagements bienvenus pour certaines communes particulièrement touchées par les émeutes. C'est par exemple le cas de Montargis (Loiret), où les pelleteuses s'activent déjà. En plein centre-ville, un nuage de poussière s'élève d'une rue commerçante et les passants doivent se couvrir la bouche et le nez. "Ici c'était une droguerie. Le bâtiment menaçait de s'effondrer, ils ont dû mettre des étais", détaille une habitante.
Non loin de là, le maire Les Républicains de la ville observe la scène. Comme chaque jour depuis les émeutes, Benoît Digeon vient constater l'avancée des travaux et tenter de rassurer les commerçants. Ce jour-là, c'est un responsable d'une boutique de téléphonique qui s'inquiète. Son magasin a été pillé et il craint que son assurance ne prenne pas tout en charge : "On prépare tous les dossiers, on a déposé plainte et fait des pré-déclarations de sinistre. Mais contractuellement, on va devoir payer des franchises". L'édile a pour sa part tenté de faire pression sur les assureurs : "On a écrit à France Assureurs (l'organisme qui représente les assurances) pour leur demander de faire du forcing auprès de toutes les compagnies. On veut la suppression des franchises."
Reconstruire "vite" ?
Dans la nuit du 29 au 30 juin, plus de 200 émeutiers ont saccagé des commerces : plusieurs immeubles devront être démolis après avoir été incendiés. Le mobilier urbain a également beaucoup souffert : abribus pulvérisés, trottoirs défoncés, parcmètres endommagés. Il sera difficile de tout remettre en état rapidement, selon Benoît Digeon : "Reconstruire vite ça n'existe pas, on ne peut pas s'affranchir des règles. Notre objectif ce n'est pas de contourner l'esprit ancien du centre-ville".
Le maire de Montargis a fait ses calculs : pour réhabiliter l’espace public endommagé, il lui faudra débourser 450 000 euros. Un budget conséquent pour la commune, Benoît Digeon en appelle donc à l'Etat et espère que le projet de loi d'urgence permettra d'accélérer la reconstruction des communes victimes des émeutiers. "Il faut que l'état nous aide !, plaide-t-il. Ce sont des dépenses très lourdes. On a aidé des particuliers à se reloger, et on a 420 personnes qui travaillent à la mairie et à qui il a fallu payer beaucoup d'heures supplémentaires."
Dommages privés et publics confondus, les dégâts à Montargis sont estimés par la mairie entre 5 et 10 millions d’euros. Une goutte d'eau dans la facture globale : selon la fédération des assureurs, les dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort d'un adolescent tué le 27 juin par un policier vont coûter 650 millions, soit plus du double des 280 millions d'euros anticipés la semaine dernière. La fédération professionnelle décompte 11 300 déclarations de sinistres. Les neuf dixièmes "du coût de ces violences urbaines concernent les 3.900 biens des professionnels et des collectivités locales sinistrés", avait précisé la présidente de France Assureurs, Florence Lustman, sur franceinfo.
Dans le détail, les sinistres sur les biens professionnels représentent 55% des 650 millions d'euros évoqués, et ceux sur les biens des collectivités locales 35%, précise France Assureurs. Le reste concerne essentiellement des dégâts subis par des particuliers pour leurs véhicules personnels.
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