"Honte !" : au procès des viols de Mazan, la foule crie sa colère à l'énoncé du verdict devant le tribunal d'Avignon
Les peines prononcées par la cour criminelle du Vaucluse ont suscité des remous devant le tribunal où s’étaient amassées de nombreuses personnes venues soutenir Gisèle Pelicot. L’une d’elles a confié son “dégoût” à notre reporter sur place.
Pendant des décennies, Dominique Pelicot a assommé son épouse Gisèle Pelicot d'anxiolytiques pour en faire son objet sexuel et la livrer à des dizaines d'hommes recrutés sur internet. Il a été condamné jeudi 19 décembre à 20 ans de réclusion criminelle pour "viols aggravés", dont deux tiers de sûreté, clôturant ainsi quatre mois du procès des viols de Mazan, devenu symbole des violences faites aux femmes. Les autres peines sont globalement inférieures aux réquisitions. À l'énoncé du verdict du procès des viols de Mazan, la foule massée devant le tribunal d'Avignon a vivement réagi.
"Honte à la justice !", "Justice complice", la foule crie sa colère devant les grilles du tribunal. Elle fait face à un cordon de CRS disposé juste derrière ces grilles. Des femmes expriment leur incompréhension en hurlant des slogans qui visent directement la justice. Célia a quitté son travail pour venir dire sa déception. "C'est un procès très médiatisé au niveau mondial, le fait que les peines ne suivent pas et que la justice française ne suive pas, c'est aussi la honte pour la France", lâche-t-elle. Même colère chez Sophie qui est restée accrochée aux grilles du tribunal pendant plusieurs heures. "C'est un procès historique et on n'est pas à la hauteur de l'histoire. Vous allez violer, vous allez prendre quelques années, puis vous sortez, c'est pas grave", se désole-t-elle.
"Je suis dégoûtée. À quel moment la justice va être faite ? Vous attendez vraiment que les femmes fassent justice elles-mêmes ?", s’indigne Blandine Deverlanges, fondatrice du collectif Les Amazones d'Avignon, venue soutenir Gisèle Pelicot. Plusieurs accusés ont été condamnés sans mandat de dépôt.
"On a des violeurs en série, des criminels en série, et il y en a ce soir qui rentrent chez eux tranquilles, ils vont pouvoir passer Noël en famille."
Blandine Deverlanges, fondatrice du collectif Les Amazones d'Avignonà franceinfo
Si aucun des 51 coaccusés, des hommes de 27 à 74 ans, n'a été acquitté, la cour a en effet prononcé des peines de trois ans, dont deux avec sursis, à 20 ans de réclusion. "Quatre ans de prison pour un homme qui a violé Gisèle Pelicot et qui conduit des enfants avec son car scolaire tous les jours, je trouve ça vraiment ridicule, s’insurge Blandine Deverlanges. Et en plus, attention ! Il va avoir une mention sur son casier judiciaire au fichier des délinquants sexuels, ironise-t-elle. Vous vous rendez compte ?"
Des condamnés hués
"Je me sens tellement bien protégée par la justice, poursuit la féministe. Je suis dégoûtée, dégoûtée de voir qu'un infirmier qui a violé une femme endormie prend huit ans de prison. Jean-Pierre Maréchal, qui a violé Gisèle Pelicot, qui a organisé la venue de Dominique Pelicot chez lui pour que sa femme soit violée, qui était son apprenti en fait, prend 12 ans de prison, alors que le parquet n'en réclamait déjà que 17 ! Je trouve ça incroyable. C'est scandaleux".
Les condamnés et leurs avocats ont quitté le palais de justice sous les huées. Une altercation a même eu lieu entre les militantes et un avocat d'un accusé qui les qualifiait d'"hystériques" et de "tricoteuses". Des échanges que dénonce l'avocate Michelle Dayan, présidente de l'association Lawyers for women : "L'héroïsation d'une victime et la diabolisation d'un auteur, ce n'est pas ce qui transpire de l'esprit de Gisèle Pelicot", estime-t-elle sur franceinfo.
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