Viols de Mazan : alors que s'ouvre un procès en appel, la commune reste profondément marquée

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - R. Casalis, C. Chabaud, J.-M. Talenton. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Le procès en appel de l'un des accusés de Mazan, condamné dans l'affaire Gisèle Pelicot, s'ouvre lundi 6 octobre. L'homme de 44 ans est le seul parmi les 51 condamnés à faire appel. Dans la commune de 6 000 habitants, le retentissement de l'affaire est encore très présent.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Depuis plusieurs mois, le village de Mazan (Vaucluse) est en proie à un drôle de tourisme. Les curieux, attirés par l'affaire Pelicot, cherchent à observer la maison. Les habitants sont dans l'incompréhension. "Je me demande à quoi ça sert. Je le dis franchement, c'est tout bête. D'aller voir une maison qui a servi de viols", déplore une femme.

Un tourisme malsain, porté par une affaire de viol qui a fait le tour du monde et a mis en lumière le combat d'une femme, celui de Gisèle Pelicot. "Elle a lancé en France un débat sur les droits des femmes qui n'est probablement pas terminé", soulignait notamment un journaliste étranger.

Une médiatisation hors norme, mais un coup de projecteur néfaste sur le village, que des agents immobiliers ont constaté. "Sur le secteur de Mazan, on a senti le côté... À un moment donné, ça a été boudé un petit peu", indique l'un d'eux. "L'histoire de Mazan (...) alors que ça n'est pas forcément lié au village, c'est vraiment lié à une personne. Après, bon, c'est comme ça, on essaie de faire en sorte de passer au-delà de ça", commente un autre.

Une association pour les femmes victimes de violences conjugales

Passer à autre chose : dans un centre équestre à l'entrée du village, Chloé accompagne une trentaine de femmes victimes de violences conjugales à se reconstruire au contact des chevaux. "Le combat de Gisèle Pelicot a aidé beaucoup de femmes à réaliser des démarches administratives, des démarches judiciaires, à libérer la parole pour certaines qui avaient peur de parler, qui avaient honte. Donc il y a vraiment cette idée que la honte change de camp, ça a beaucoup parlé", explique-t-elle.

Libérer la parole des femmes, et parler du village autrement. "Et c'était aussi une des volontés des femmes, c'était de dire : oui, mais il se passe aussi des choses chouettes, il se passe aussi des choses bien à Mazan. Et Mazan, ce n'est pas que des viols", poursuit Chloé. Gisèle Pelicot a soutenu l'association, en faisant un don de 20 000 euros.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.