Viols de Mazan : ce procès "touche à l'universel de l'histoire des femmes", souligne l'avocate Agnès Fichot, collaboratrice de Gisèle Halimi
Agnès Fichot appelle à un "consensus, y compris européen" pour redéfinir la notion de consentement dans la loi. Il faut "renverser la charge de la preuve".
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"Que beaucoup de ces accusés, tous reconnus coupables, aient une peine complémentaire socio-judiciaire, c'est-à-dire un contrôle judiciaire avec une obligation de soins, ça c'est essentiel", a estimé jeudi 19 décembre sur France Culture l'avocate Agnès Fichot, après les verdicts prononcés par la Cour criminelle du Vaucluse. En 1978, elle était la collaboratrice de Gisèle Halimi au procès historique d’Aix-en-Provence, qui a fait évoluer la législation sur le viol.
"C'était essentiel que l'obligation de soins soit d'une certaine façon supérieure à la peine de prison", a-t-elle poursuivi, soulignant n'avoir "jamais été du côté de la revendication d'une peine de prison".
"En prison dans ces affaires-là, je ne vois pas bien ce que l'on peut apprendre."
Agnès Fichot, ancienne collaboratrice de Gisèle Halimià France Culture
Les 51 accusés de Mazan ont tous été reconnus coupables. Les peines allant de trois ans de prison, dont deux avec sursis, à 20 ans infligées aux 51 hommes jugés pour la plupart pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot, 72 ans, droguée par son mari. Le verdict est "sans surprise pour Dominique Pelicot", a réagi Agnès Fichot.
"Ne lâchons rien"
"Comme le procès d'Aix-en-Provence avait été une étape et un marqueur pour l'histoire des femmes, celui de Mazan touche à l'universel de l'histoire des femmes", a-t-elle souligné. Selon elle, Gisèle Pelicot "s'est exposée avec courage et détermination pour dire : je suis une femme violée par mon mari, par ses condisciples". À la suite de ce procès, elle appelle à un "consensus, y compris européen" pour redéfinir la notion de consentement dans la loi. "Nous devons, dans un consensus, y compris européen, expliquer qu'un crime de viol, c'est de ne pas avoir recueilli l'accord libre du partenaire", a-t-elle exposé.
Pour l'avocate, il convient de "renverser la charge de la preuve". "Je pense que ce qui est essentiel, c'est de faire en sorte que la charge de la preuve de ce non-consentement de la victime, ce ne soit plus la victime qui le porte, mais ce soit le présumé coupable", a-t-elle posé. "Saisissons-nous tout de suite de tout ça, ne lâchons rien et dès maintenant, mettons-nous au travail et mutualisons nos savoir-faire. Il faut aller vite pour frapper fort grâce au procès de Mazan", a-t-elle ajouté.
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