Garde à vue de Murielle Bolle "inconstitutionnelle" : "Une date importante sur le plan juridique mais également symbolique", estime son avocat
Jean-Paul Teissonnière se félicite de la décision de la Cour de cassation. La garde à vue de sa cliente en 1984 est en passe d'être annulée, ce qui "transforme le dossier", selon l'avocat.
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L'avocat de Murielle Bolle, Jean-Paul Teissonnière, joint mardi 19 février par franceinfo, juge que l'arrêt de la Cour de cassation déclarant "inconstitutionnelle" la garde à vue de sa cliente en 1984, dans le cadre de l'affaire Grégory Villemin, est "une date importante à la fois sur le plan juridique mais également sur le plan symbolique."
"Ça transforme le contenu du dossier"
"Il y a maintenant plus de trente ans que l'on ne cesse de reprocher à Murielle Bolle les déclarations qu'elle a faites, et de fonder des accusations à son encontre sur les déclarations qu'elle a été amenée à faire le 2 nombre 1984, à la gendarmerie, a réagi Jean-Paul Teissonnière. Aujourd'hui, la Cour de cassation tire les conséquences de la décision qui avait été prise par le Conseil constitutionnel [en novembre 2018, ndlr], considérant que le droit applicable à l'époque n'était pas conforme à la Constitution". Selon l'avocat de Murielle Bolle, la conclusion de cette analyse est que les déclarations faites par sa cliente lors de sa garde à vue "doivent être annulées. C'est le résultat le plus important de la décision d'aujourd'hui et ça transforme considérablement le contenu du dossier", a-t-il estimé.
"Il suffit de se souvenir de tous ces débats autour des déclarations faites par Murielle Bolle à la gendarmerie pour comprendre que, à un moment donné, ces déclarations ont servi de pivot, d'abord à la reprise de la piste à l'égard du malheureux Bernard Laroche, mais également, ensuite par extension, ont servi de soutien aux poursuites directement engagées contre Muriel Bolle. On s'aperçoit que ces déclarations n'ont aucune valeur", a ajouté l'avocat.
Une garde à vue sans avocat à l'époque
Jean-Paul Teissonnière explique que Murielle Bolle aurait dû bénéficier de l'assistance d'un avocat dès la première heure de garde à vue, "comme elle en a bénéficié en 2017, quand elle a été remise en garde à vue. Alors qu'elle était âgée de 15 ans et qu'elle était entendue par les services de gendarmerie, elle n'a pas bénéficié d'assistance d'un avocat, et c'est pour l'essentiel pour cette raison que la garde à vue a été annulée." Selon lui, sa cliente "a le sentiment que c'est un cauchemar qui se dissipe."
La Cour de cassation confirme, dans un arrêt rendu mardi, l'inconstitutionnalité de la garde à vue de Murielle Bolle, en 1984, dans le cadre de l'enquête sur la mort de Grégory Villemin, 4 ans, dans les Vosges. Elle suit ainsi l'avis du Conseil constitutionnel, rendu en novembre 2018. "La garde à vue de Mme Bolle a été effectuée en application de dispositions déclarées inconstitutionnelles", écrit la Cour dans son arrêt. La juridiction confie désormais à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris le soin d'annuler formellement cette garde à vue.
Le corps de Grégory Villemin a été retrouvé dans la Vologne, à Docelles, le 16 octobre 1984. Cette affaire n'a pas été élucidée à ce jour.
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