"La justice est en dette avec chacun d’entre nous, individuellement et collectivement", plaident des victimes de Joël Le Scouarnec dans une tribune

L’ancien chirurgien sera jugé à Vannes à partir du 24 février pour des violences sexuelles sur près de 300 victimes, pour la plupart mineures au moment des faits.

Article rédigé par franceinfo
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Un croquis représentant Joël Le Scouarnec devant la cour d'assises de Charente-Maritime à Saintes, pendant son procès pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures, le 13 mars 2020. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)
Un croquis représentant Joël Le Scouarnec devant la cour d'assises de Charente-Maritime à Saintes, pendant son procès pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures, le 13 mars 2020. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

"Rien ne nous a été épargné", dénoncent, dans une tribune publiée dans Libération, vendredi 14 février, 37 victimes de Joël Le Scouarnec. L'ex-chirurgien, accusé de viols et agressions sexuelles sur près de 300 enfants et adolescents, sera jugé à partir du 24 février à Vannes (Morbihan) pendant plusieurs semaines. "Nous sommes ces victimes (...) A ce titre, la justice est en dette avec chacun d’entre nous, individuellement et collectivement, et le moins qui nous soit dû est d’être traités avec égards", dénoncent-elles.

Citant "les annonces en gendarmerie sans préambule, sans empathie", "la longueur de l’instruction" ou encore "l’attente interminable dans un silence mortifère", ces victimes déplorent des "violences inacceptables" de la part de la justice. Elles regrettent également d'avoir appris la date du procès "par les médias" et se disent inquiètes de "la place qui [leur] sera dévolue lors du procès".

"De la logistique à l’organisation des débats, tout concourt à nous invisibiliser et à nous tenir à distance, comme si nous n’étions que des acteurs de seconde zone à ce procès."

Des victimes de Joël Le Scouarnec

dans "Libération"

Les signataires critiquent aussi le "traitement médiatique" qui "fut, non moins que le traitement judiciaire, une nouvelle atteinte à notre intégrité, pourtant déjà bien entamée par ce qu’il nous était imposé de vivre à contretemps". "Beaucoup d’entre nous ont eu à subir les assauts de médias peu scrupuleux, et ont vu leur intimité forcée par des journalistes à leurs portes, et des proches harcelés", ajoutent-ils.

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