Expulsé à tort en pleine affaire Merah, un Algérien de retour en France
Le ministère de l'Intérieur, alors dirigé par Claude Guéant, avait alors assuré que l'expulsion d'Ali Belhadad était une "urgence absolue".
A l'époque, son expulsion vers son pays d'origine avait été présentée comme "une urgence absolue". Ali Belhadad, un Algérien dont l'expulsion en 2012 dans la foulée de l'affaire Merah a récemment été annulée par la justice, a pu faire son retour en France, mercredi 7 mai. "Je suis un peu sous le choc. Je retrouve mes deux filles âgées de 13 et 15 ans. Elles ont grandi d'un coup", constate, non sans émotion, Ali Belhadad, 47 ans.
Le 2 avril 2012, il est arrêté par la police, et renvoyé le jour même en Algérie. Il vit alors en France depuis vingt ans, et possède pourtant un titre de séjour valable jusqu'en 2019. Mais à l'époque, l'ancien gouvernement multiplie les coups de filet dans les milieux fondamentalistes musulmans, après les tueries de Toulouse et de Montauban perpétrées par Mohamed Merah, à quelques semaines d'élection la présidentielle.
L'expulsion d'Ali Belhadad est alors décidée en "urgence absolue", le ministère de l'Intérieur, alors dirigé par Claude Guéant, se fondant sur une "note blanche" des renseignements faisant état de ses relations avec des vétérans de camps d'Al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan. Mais pour son avocat, Me Eric Plouvier, il s'agissait surtout d'une "opération de communication politique", d'autant que l'Intérieur avait présenté, à tort, dans un communiqué, Ali Belhadad comme ayant été condamné pour son rôle dans des attentats à Marrakech en 1994.
"Mon nom a été sali partout"
En février 2014, le tribunal administratif de Paris a finalement donné tort au ministère, estimant que l'Intérieur n'avait présenté aucun "soupçon sérieusement justifié" contre Ali Belhadad, et que l'arrêté d'expulsion signé le 30 mars 2012 était entaché d'"excès de pouvoir". "J'ai été très choqué par cette affaire. Cela a été un vrai cauchemar pour moi. Mon nom a été sali partout", déplore aujourd'hui Ali Belhadad.
Son avocat, Me Plouvier, regrette pour sa part la "décision illégale et électoraliste" dont son client a été victime, ajoutant qu'"il est dommage que M. Guéant n'ait pas à en répondre". En mai 2012, Ali Belhadad avait porté plainte en diffamation contre Claude Guéant pour le communiqué erroné de Beauvau. L'ex-ministre n'a pas été poursuivi. Son directeur de cabinet de l'époque, Stéphane Bouillon, avait assumé la responsabilité du communiqué.
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